Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 309 rant, comptant descendre à Porta Nuova et arriver chez toi vers les 7 h. 1 /2 . Nous causerons à notre aise tout seuls, s'il te plaît, jusqu'à 10 à 10 h. 1 /2 . De là je me propose d'aller demander refuge et couchette chez une famille amie du Cor­ so Vittorio Em.le 28 . Quel tram prendre à Porta Nuova, une fois absorbé un rapide souper à ma guise (je dois vivre rigoureusement au régime) pour arriver chez toi à l'heure susdite ? Il me semble que nous avons bien des choses à nous di­ re et à nous communiquer. Et il est possible que, passant à Turin le lundi suivant entier, je te fasse une seconde visite lundi soir avec le même horaire. Sauf erreur, tant vite, cette année, je ne redescendrai point à Turin. Profitons-en donc le mieux posûble en la présente oc­ casion, avec l'aide de Dieu, pour nous communiquer nos pen­ sées , nos sentiments, et nos vues, mutuellement et frater­ nellement. J'ai dû interrompre plusieurs fois cette causerie. Je reprends : 1 . ) J'ai expédié ce matin par la poste une des rares copies qui me restent des 400 distribuées gratis la plupart comme toute modeste étrenne du premier j our d'an de mon minime, disons imperceptible opuscule « L'ancien Rû d'Emarèse ». Félicien, je suis confus et humilié toutes les fois que je le prends en main tant il est mesquin par sa petitesse et plus encore quand je l'offre en souvenir à un ami. Pourtant, si grande était ma pauvreté quand je l'ai publié que j 'ai pres­ que dû me serrer le ceinturon pour parvenir à en payer les frais d'impression. Malgré cela, que veux-tu, j ' ai pour lui de l'affection. De tout ce que je me proposais de publier sur le Pays natal, c'est encore l'unique produit de ma misérable plume. J'ai désiré le soigner de mon mieux. Il m'a coûté pas mal de peines, et j 'y ai mis un peu de mon coeur et de mon âme, et si Dieu veut bien le bénir, il fera quelque bien.

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