Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

320 Abbé Joseph Trèves ouvrira mieux les voies et l'accréditera mieux auprès des let­ trés et des Amis de l'Histoire et du Pays. 2 . ) Tu t'en souviens, F., j 'ai eu occasion, il me semble, un jour de te prier de tracer et publier, si possible et à son temps, une Etude soit Relation approfondie sur la Bourgeoi­ sie en Vallée d'Aoste, ses origines, ses droits et privilèges et franchises, son développement, sa décadence et disparition. Cela me semble fort intéressant et, sauf erreur, très inédit. Il entre du reste, à la rigueur, dans le programme mê­ me de ton Opus Magnum, sur le Grand Montjovet qui avait son Bourg, dont il ne reste plus, hélas ! à plus d'un point de vue que le nom. Puis comme tout proche voisin, nous avons le Bourg de St-Vincent, qui certes a dû avoir lui aussi, en son temps, son importance. Ah ! que ce gros St-Vincent qui nous regarde de bien haut, nous les simples chevriers d'Emarèse n'ait encore eu personne pour nous en tracer une Histoire ne fût-ce que som­ maire, j 'ai un peu peine à le lui pardonner. Cela en l'an de grâce 1 938 . Quelle belle Histoire riche e t variée pourtant ! Ce qui a réveillé aujourd'hui ce désir en moi de connaître un peu la bourgeoisie, c'est que, en repassant les Actes de Baptême de St-Vincent de 1532 à 1573 , je viens d'y faire une trou­ vaille pour nous deux bien précieuse, celle d'un Bourgeois de St-Vincent originaire de Sommarèsa ( Emarèse) . Ah ! ce Sommarèsa est un village valdôtain vraiment remarquable. A lui seul, il mériterait d'avoir son Histoire à lui, n'est­ ce-pas ? Mais qui aura le temps ou bien se donnera la peine de la faire ? Certes, hélas ! pas moi-même qui ne peux pas même réaliser la centième partie du Programme maximum histo­ rique que je m'étais proposé, dans le temps jadis pour Emarèse.