Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

328 Abbé Joseph Trèves sulter et lire ces minutaires par des napolitains et des sici­ liens qui vous diront qu'ils n'ont rien trouvé et nos pauvres paysans et non paysans retourneront avec les mains vides et y seront pour leurs frais assez importants et pour leur jour­ née perdue ! Oh ! progrès ! Oh ! Civilisation ! J'ai essayé d'en dire la lugubre nouvelle à Mgr Boson, à des Notaires, à des Avocats. Mais hélas ! a questi chiari di luna .' . . . J'ai abordé le Notaire Jean Flour du village d'Emarèse, de 1 592 à 1 625 . Je suis déshabitué de lire les vieux papiers et ma vue baisse sensiblement, hélas ! Je le repasserai, oui, de mon mieux, mais sommairement. Mais l'Inventaire raisonné, Dieu aidant, je compte l'a­ border avec les Notaires Novallet - 4 - dont la souche, le Notaire Etienne Novallet, est de Chessan. C'est plus lisible et plus clair. Le dernier de ces notai­ res était Avocat et Juge de la Baronnie des Seigneurs de Challant de Châtillon. Il est peut-être, parmi les laïques, la plus grande figure d'Emarésot ! Je suis curieux de voir si je parviendrai à en ramasser quelques br.iibes de renseignements pour 4 lignes de Biographie. Ah ! que nos pauvres et chers Pays si méprisés aient oublié avec tant d'incurie et d'indifférence ceux qui les ont le plus honorés et qui ont été à travers les siècles leurs pre­ miers bienfaiteurs et plus grands protecteurs ! C'est inouï ! Et cet oubli est général, et je dirais abso­ lu ! du sommet au fond de la Vallée ! Béni sois-tu, cher Félicien, d'avoir consacré tout le temps voulu pour nous résumer et présenter documentée et vivante, même poignante, l'histoire des luttes pour l'établis­ sement de l'Eglise et de la Cure là au point central de Mont­ jovet, et l'unification de ces paroisses et pour nous esquisser la figure héroïque de ce noble Emarésot, un Crétier de Som­ marésa, qui en a été le tétragone protagoniste.

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