Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

332 Abbé Joseph Trèves pour réaliser l'oeuvre de ton coeur. Mais il m'a exprimé son vif désir que tu commences au plus vite à mettre la main à la rédaction de ton Ouvrage en commençant à en publier tel point ou le commencement de tel sujet que tu croiras. Pour te dire la vérité, je suis parfaitement et intime­ ment du même avis. Toujours est-il, cher F., que le curé de Montjovet sim­ ple et modeste, mais à l'esprit ouvert et attaché aux recher­ ches multiples que tu fais, au coeur bon et dévoué t'attend et te verra arriver avec bonheur, heureux de t'accompagner dans tes prises de photos, etc. pour autant qu'il pourra avoir du temps libre à sa disposition. Je suis vraiment heureux, mon cher, et j'avais hâte de te transmettre cette joyeuse nouvelle. Car, hélas ! ils sont vraiment trop peu nombreux ceux qui nous comprennent nous les passionnés du passé et les rats d'Archives et les stu­ dieux de Toponymie, du Patois, etc. , etc. Nous sommes con­ sidérés comme des personnes peu sérieuses, n'ayant rien à faire, des gens inutiles ayant même la cervelle un peu attein­ te de folie et jetant loin leur temps et leur argent ! Telle est à peu près la mentalité populaire coura n te : Eh bien ! le jeune Curé Jory, que Dieu nous le conserve ! pour un (il y en a encore d'autres, grâce à Dieu, mais fort rares, hélas ! ) nous comprend sincèrement et voit notre tra­ vail d'un coeur dévoué et sincèrement, pour autant que je puis en juger, sympathisant. Dieu soit béni ! 2 . ) Tu m'as parlé de me rendre ce que je t'ai apporté. Regarde, mon cher, si jamais tu as commode, porte-le avec toi à ta venue à Montjovet, y compris le Minutaire Calzini. De là, ou moi ou le Curé Jory, nous l'apporterons à Aoste. Que si tu ne le peux, garde-le toi là-bas, cela. Quand je descendrai moi, vers la fin de l'automne je pense, je les retirerai moi. Surtout le Minutaire Calzini, je t'en prie, pas par la poste. Je craindrais un disguido, ou que sais-je, et alors ! ? !