Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

346 Abbé Joseph Trèves solliciter de ma part . Ce qui est, au fond, je le vois et le re­ connais, une vraie contradiction ! Toujours te faire suspen­ dre ton travail à toi ! Pourtant, en ce jour, je ne puis vraiment pas m'abste­ nir de revenir vers toi et un peu en hâte car il s'agit de te prier de faire ton possible de rendre un service tout particu­ lier et de toute importance, à mon neveu Trèves Aristide, ton ancien compagnon d'école à Montjovet, et en le rendant à lui tu le rends à tous les Trèves de la Vallée d'Aoste qui pourraient en avoir besoin a questi lumi di luna. Service, que toi seul au monde (je dis la pure vérité) peux rendre complètement et d'une façon convaincante et victorieuse, grâce à tes vastes et approfondies connaissances de cette matière historique et patronymique. Un de ces jours, j 'en suis persuadé, lui-même en per­ sonne va te le demander et c'est moi-même que l'y ai en­ gagé. Je ne pouvais pas faire autrement, certes. Voici ce qu'en date du 1 8 courant, j 'en reçois dans un bout d'une de ses correspondances hâtives : « . . . Da qualche giorno sono venute già due guardie municipali per sapere dalla portinaia e dal padrone di casa, a mia insaputa, se io sono -ebreo. Hai mezzo tu di provare con sicuri documenti che i " Trèves " son cattolici ? Con tuo comodo mi faresti un gran favore a dirmi se la nostra razza è più salassa o romana dei Romani stessi ! . . . ». Nous commençons à goûter les effets du racisme et de l'antisémitisme chez nous et la race des Trèves d'Emarèse, donc de la Vallée d'Aoste, soit originaire de notre Vallée, en sera molestée ! Qui aurait jamais imaginé cela ? A cause de cette gran­ de et puissante Famfüe des Trèves de Turin, Milan, etc., fort répandue en Italie, et dont il y a longtemps que j 'aurais vi­ vement aimé connaître l'origine précise et son Histoire. Archiconvaincu, jusqu'à preuve contraire, qu'ils n'ont

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