Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

350 Abbé Joseph Trèves écrivis du ton le plus courtois, dirais-je même affectueux, le priant de bien vouloir me donner rendez-vous à son choix, chez lui, chez moi, ou bien ailleurs n'importe où, le matin, au soir, à midi, tout m'eût été égal . . . Nulle réponse ne me parvint jusqu'à présent, et une vingtaine de jours se sont écoulés. « Pourtant je n'avais pas manqué, naturellement, de lui exposer les motifs du rendez-vous que je lui demandais, ni de lui signifier mon désir de vous être utile dans l'affaire en question et la chance que j 'avais de connaître les person­ nes intelligentes en matière auxquelles nous aurions pu nous adresser en toute confiance ». Mon cher Félicien, je suis un peu peiné moi-même de voir le vénéré M. Cassano dans cette peine et dans ces sen­ timents-là. Car je suis lié avec lui depuis bientôt vingt ans d'une amitié intime et profonde à son égard (vu sa vertu, foi et charité éminentes, c'est un authentique disciple de St-François, un vrai chrétien dans toute la force et la grandeur du terme, j 'allais presque dire, un saint ! ). Mon ami­ tié à son égard, cher Félicien, va réellement jusqu'à une sin­ cère admiration et vénération jointes à une vive reconnais­ sance pour son attachement passionné pour notre Vallée d'Aoste, dont son Livre des « Proverbes Valdôtains » nous révèle toute la vivacité et la profondeur. D'autre part, je suis persuadé que de ton côté tu nour­ ris dans ton coeur pour le vénére M. Cassano une estime et une affection sincères unies à une sincère reconnaissance pour le concours modeste si tu veux mais particulièrement dé­ voué, vu son grand âge, qu'il t'a toujours donné pour t'ai­ der dans les Photos, etc . , de ton Grand Travail sur Montjovet. Peut-être même n'as-tu pas reçu sa lettre, ou bien tu as dû traverser un mois de janvier rudement absorbé par des occupations débordantes.

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