Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 367 ti-chrétienne que nous traversons avec, mille fois hélas ! l'Hu­ manité entière. Oui, cher Félicien, Sommarésé toi aussi d'Emarèse, j 'ai la douce confiance que toi, ton fils et ton épouse, quoique habitant Turin, votre coeur demeurant toujours Valdôtain et Emarésot, vous allez vous associer d'esprit, de coeur et d'âme à la Grande-Oeuvre, disons mieux à la sainte, sans doute, mais ardue et formidable mais aussi souverainement bienfaisante et honora:ble Entreprise à laquelle Emarèse le premier, la Vallée d'Aoste peu à peu ensuite, puis, à la lon­ gue, nous l 'espérons, pour un peu du moins le Piémont - donc Turin aussi - vont se consacrer avec une foi intrépi­ de, un amour invincible et un patriotisme indéfectible. Je veux dire l'érection de ce Sanctuaire béni de la S.te Famille à Erésa même, que le Projet te présente avec une simplicité et une franchise aussi complètes et entières que possible. Ce Sanctuaire veut être le Sanctuaire de la Famille mais 1° et avant tout en portant les Familles à prendre pour Mo­ dèle et Protection la Famille de Nazareth. La Famille, en général, va se mourant parmi nous ! Ce­ la est de la plus douloureuse, navrante et honteuse évidence! Un remède s'impose. En voici un spécial, céleste, divin: ouvrir un foyer de lumière, de grâces et de bénédictions pour toutes les âmes et surtout pour toutes les Familles de bonne volonté, dont le siège est à Emarèse. Ah ! mon bien cher Félicien et Ernest et Joséphine c'est de vive voix que j 'aimerais bien vous ouvrir ici mon coeur. 1 . ) Je vous prie de croire qu'ici, au fond, c'est la S .te Famille qui veut ce Sanctuaire et que c'est elle qui a fait ce Miracle. Oh ! grand Miracle du ciel à Emarèse même, je me dis : Emarèse a eu l'humiliation suprême et Dieu lui réserve ici la consolation et l'honneur suprême pourvu que nous sachions correspondre à une grâce si insigne - unique - avec la plus sincère et plus entière bonne volonté !