Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

388 Appendice II tion. « Je ne vis pas dans la tour d'ivoire de l'érudition pu­ re » ( Lettre CXXII ) . « La véritable Histoire - écrit-il - n'est pas seule­ ment l'exhumation de chartes et autres documents anciens, la description des églises, des châteaux, des monuments re­ marquables, ou bien une série de médaillons brillants pré­ sentant les principales illustrations du Pays. Elle est encore, je le répète, l'étude s oignée et avisée de tout ce qui contri­ bue à former la mentalité d'un peuple, à transformer ses idées et ses institutions, à le faire avancer dans le chemin du progrès ou à le faire reculer vers la barbarie » . 3 En fait - nous dit l'historien allemand Hubert Jedin - « nessuna storia veramente viva puà rinunciare ad un certo pragmatismo. Ogni storia, consapevolmente o inconsa­ pevolmente, si riferisce ad idee vive, quelle che riempiono la vita presente » .4 La prise de position de Trèves à ce sujet est nette et ne laisse lieu à aucun doute : « Nous ne considérons point l'é­ tude de l'histoire - écrit-il - comme un simple exercice de mémoire ou un étalage de vaine érudition, pas même comme une branche de la rhétorique. Elle doit être tournée vers l'action, visée à représenter un foyer de lumière et de foi aussi, répandant la chaleur et la vie » . 5 Ce qui paraît bien répercuter - si parva licet compo­ nere magnis - une phrase célèbre de Friedrich Meinecke : « La storia e il presente formano un'unità », 6 qui est bien aussi la conclusion à laquelle parvient Benedetto Croce quand il affirme que l'histoire est la synthèse de la pensée et de l'action. Eh bien ! même s'il ignorait les ouvrages de Meinecke ( 3 ) Ecrits de l'abbé J. Trèves in Recueil de textes valdôtains, par les soins de l'avt. E. Page, vol. III, Aoste 1967, p. 143. ( 4 ) H. JEDIN, Riforma cattolica o Controriforma ?, Brescia 1957. (S) Ecrits, cit., p. 69. (6) F. MEINECKE, Le origini della storicismo, Firenze 1954.

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