Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba
390 Appendice II le a constitué jusqu'ici la meilleure portion de nos paroisses, par sa fidélité aux saines traditions valdôtaines et par son es prit de dévouement obscur mais chrétien et constant, plein d'abnégation et de sacrifices en tous genres ! En historiens avisés et impartiaux, donnons donc dans !'Histoire de nos paroisses la place qui revient de droit à la femme » . 7 Qu'on ne se méprenne pas, cependant. Tout en préconi sant une histoire plus directement en rapport avec la réalité quotidienne, Trèves n'avait aucune intention de s'éloigner de la bonne méthode, qu'il identif.ie avec le souci de l'établisse ment de la vérité, de l'exploitation scientifique des sources, de la présentation bibliographique soignée, préoccupations, comme l'on voit, toutes d'ordre méthodologique. Il écrit à ce propos : « L'histore doit s'appuyer sur les bases solides de recherches consciencieuses, bâties avec les pierres de la vé rité ».8 Trèves savait bien ce que signifiait la recherche con sciencieuse. On ignore généralement que notre abbé, sans être un véritable paléographe, a été dès sa première jeunesse un fouilleur infatigable. « Dès ma première jeunesse - a voue-t-il - les recherches historiques m'ont attiré. Au Sémi naire déjà j'avais mon rouleau de parchemin à ronger. N'a yant trouvé sur mon chemin personne pour m'encourager et me guider, je m'en suis laissé détourner par d'autres occu pations » . 9 L'isolement qui a empêché le jeune Trèves de parfaire, comme il aurait voulu, sa formation culturelle est bien un té moignage négatif - si encore il le fallait - de l'exclusivis me et de la myopie qui caractérisaient l'ancienne et quand même bien méritante école historique valdôtaine au début du xx· siècle. (7) Ecrits, cit., p. 140. (8) Les soucis d'ordre méthodologique sont particulièrement pré sents dans les lettres à M. Gamba. (9) Ecrits, cit., p. 70.
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