Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Appendice Il 391 Le regret de n'avoir malheureusement trouvé autour de lui la confiance et l'aide dont il avait besoin pour se spécia­ liser en paléographie, revient souvent dans ses pages comme un leit-motiv encourageant les jeunes valdôtains à s'adonner à l'étude sérieuse de notre civilisation médiévale. Dans sa brouchure Ecrivons l'histoire de notre paroisse, à laquelle nous venons de faire allusion, l'abbé Trèves abor­ de le problème des monographies paroissiales et s'en fait l'apôtre. C'est là un genre littéraire qui n'a pas eu en vérité tout l'épanouissement qu'on pouvait s'attendre dans une région aussi riche en souvenirs historiques que la Vallée d'Aoste. Dans ce contexte s'inscrivent non seulement ses velléités de devenir l'historiographe attitré de son village natal, Ema­ rèse, mais aussi ses encouragements à M. Gamba en vue de la réalisation du grand projet conçu par ce dernier : l'Histoi­ re du Mandement de Montjovet. Quant à Emarèse, il ne réalisera que la publication de la mince plaquette ayant trait à l'ancien rû d'Arla, qui n'est pas du tout à dédaigner, tant pour les considérations très sen­ sées qu'il y développe,10 que pour les détails très intéres­ sants qu'il nous offre sur les techniques agricoles et artisana- les au Moyen Age. . A cela se rattache aussi l'idée brillante et audacieuse qu'il conçut d'un « Familiaire valdôtain », vaste travail d'é­ quipe où seraient relatés « l'origine ou du moins l'ancienne­ té de nos familles, leur ramification dans la Vallée, leur émi­ gration lointaine, l'arrivée des familles nouvelles, soit l'im- (10) « Quoique tout petit et novice, .ie n'ai pas pu m'empêcher de lui imprimer (à l'opuscule en question) cette tournure et accentuation programmatiche que tu as fort bien relevées . ... je désire un renouvel­ lement des études historiques (valdôtaines) en tant qu'elles deviennent une leçon vivante et parlante, leçon venant évidemment de la vérité des faits exposés et je dirais des entrailles mêmes de !'Histoire ». Trè­ ves à M. Gamba, le 29 janvier 1917 (Lettre IX).