Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba
Appendice Il 395 s'est laissé trop éblouir par le faste de la Noblesse, alors qu'on a trop fermé les yeux sur les efforts longs, patients, tenaces du Peuple pour se former, s'éduquer, se libérer et payer le plus possible de sa personne, de son intelligence, de sa bourse, de son sang, pour le bien intellectuel, moral et économique du Pays » ( Lettre XXI I ) . De l à sa revalorisation du Moyen Age, « patriote et so cial » et, naturellement, rural et catholique. De là encore son appréciation des formes communautaires typiques du Moyen Age, qui brisent l'individualisme inné des Valdôtains, son admiration pour les associations et les initiatives popu laires propres au corporatisme médiéval. L'histoire féodale valdôtaine, centrée précisément sur le systhème des libertés et des franchises communales, limi tant le pouvoir du souverain et des seigneurs, est considérée positivement par l'abbé Trèves qui ose même avancer cette affirmation : « Peut-être trouverait-on plus vif le sentiment de la liherté et de la dignité chez les hommes liges d'alors, vivant sous l'autorité des seigneurs, que non pas en nous les superbes citoyens italianissimes de l'an de grâce 1 9 1 6 » ; 2 0 affirmation qui semble répercuter celle jadis célèbre de l'his torien Joseph-Auguste Duc selon lequel ( par rapport à la Val lée d'Aoste du moins ) « la liberté est ancienne et le despotis me moderne ». Au demeurant, telle était aussi la position de Jean-Bap tiste de Tillier, avec cette d1fférence : que chez l'illustre Se crétaire des Etats on ne trouve évidemment pas les postulats de nature sociale de l'abbé Trèves, car la défense et l'en gouement de Tillier pour l'ancien régime d'autonomie ne se rapportaient qu'aux structures juridiques et privilégiées de l'établissement féodal. Il s'ensuit que, d'après Trèves, l'histoire valdôtaine de nos jours ne doit point négliger le « mouvement économique ( 2 0 ) Ecrits, cit., p. 79.
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