Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

396 Appendice li et social » du Pays, surtout en ce qui concerne l'agriculture et le développement de la classe rurale. « Elle ( !'Histoire) doit s'appliquer à la " Question So­ ciale " qui occupe et préoccupe les esprits et les coeurs voi­ là bientôt un demi-siècle et qui devient formidable après ce cataclysme effroyable de la guerre mondiale ; prix des salaires des ouvriers, des denrées, du bétail, des propriétés » . 2 1 Le nouvel historien devra encore relever « le rayonne­ ment de l'Eglise, s'adaptant à l'évolution des temps ». 22 « Nous, enfants du XXe siècle - écrit Trèves - nous ne concevons pas l'histoire comme une oeuvre de pure litté­ rature présentant une suite de tableaux brillants ou bien un simple travail de froide érudition stérile. Nullement ! L'His­ toire doit être pour nous une oeuvre vivante, instructive, fé­ conde, poussant les générations présentes et futures à l'ac­ tion chrétienne et sociale et aux progrès patients et ordonnés mais constants ». 23 « L'Histoire - confie Trèves à M. Gamba - m'attire non seulement pour l'intérêt intrinsèque du document his­ torique, mais encore comme source de vérités sociales et d'en­ seignements moraux » ( Lettre XXVIII ). ·k ··k * A cette prise de conscience de Trèves vis-à-vis de l'his­ storiographie de type social n'est sans doute pas étrangère l'influence qu'exerça sur lui l'ouvrage Les origines de la ci­ vilisation chrétienne de Godefroy Kurth, professeur à l'Uni­ versité de Louvain, qui en 1 9 1 2 visita Aoste et se lia d'ami­ tié avec l'historien François-Gabriel Frutaz. Dans ses lettres à M. Gamba, l'abbé Trèves recomman­ de avec insistance à son compatriote « émarésot » la lecture des Origines de Kurth. Les suggestions que Trèves dut dériver de cet ouvrage (2 1 ) Ecrits, cit., p. 141. (22) Ibidem. (2 3 ) Ecrits, cit., p. 142.

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