Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

72 Abbé Joseph Trèves P . S . Cher Félicien, dans ma courte lettre précédente j 'ai oublié de te dire deux choses qui pourtant me sont à coeur. 1°) Dans les articles nécrologiques sur cet homme émi­ nant en histoire, le Baron Antonio Manno, dont tu auras déjà certainement entendu parler, il est fait mention d'un de ses principaux ouvrages sur le Familles nobles du Piémont intitulé « Il Patriziato Piemontese » ( ou Subalpino). Ce doit être un ouvrage volumineux et absolument consc1enc1euse­ ment documenté, poderoso e di polso. Je le présume bien plus complet dans son genre, que le « Nobiliaire » de De Tillier. Je signale cet ouvrage à ton attention non seulement comme Minière historique toujours utile à consulter pour s'instruire et à plus forte raison à consulter pour y trouver des données historiques sur notre Pays, mais encore pour y trouver - de loin du moins - un peu un modèle pour notre « Familiaire » à nous d'Ema­ rèse et de Montjovet. Nous tâcherons, d'une manière ou de l'autre de l'avoir entre les mains. Pour ma part, j e le désire spécialement en vue du « Familiaire » . Encore et toujours les Familles Nobles ! Mais quand de grâce rendrons-nous hommage aux Familles du Peuple, qui sont les nôtres à nous, après tout. Les Nobles sont morts et enterrés ! Il faut avoir le culte des morts j e le sais ; mais plus encore, e t je l'affirme bien haut, l e culte des vivants ! Te semble-t-il, Félicien ? Quand est-ce que !'Histoire rendra aux Enfants du Peuple, aux Familles du Peuple, la justice qu'elles méritent ? 2°) Tu le sais, je travaille tout petitement autour de mon 2e Opuscule Emaresot « Les Ecoles d'Emarèse » . Ce sera pour être publié le 1" Janvier 1 920, si à cette date-là papier et main d'oeuvre ont des prix vraiment plus abor­ dables.

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