Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

6 Préface nouveau de Trèves, c'est-à-dire son penchant, son engoue­ ment pour les études historiques concernant notre région. Nous tenons à souligner l'importance de ce ;ecueil de lettres, parce qu'elles documentent la passion de Trèves pour notre histoire locale, qu'il considérait comme une réalité pal­ pitante de la vie valdôtaine. Mais ces lettres représentent aussi un témoignage au­ thentique sur les événements d'une période tourmentée pour la culture locale, celle comprise entre les deux guerres mon­ diales. Très rares étant dans la littérature valdôtaine les jour­ naux et les chroniques, ces lettres de Trèves comblent une lacune et jettent de nouvelles lumières sur les illusions et les déceptions, sur les luttes et les espoirs, bref sur les difficul­ tés de tout genre qui ont agité, à cette époque-là, la, culture valdôtaine. Tout en relevant l'impuissance et parfois même l'ambi­ guïté de certains milieux intellectuels de chez nous, Trèves confie à son correspondant, M. Gamba, son admiration pour l'Académie St-Anselme, dernier rempart de l'ethnie valdôtai­ ne, qui demeure fidèle à l'idéal historique et aux traditions de nos ancêtres. Presque toutes datées de Promiad (Châtillon), où il fut longtemps recteur, et d'Excenex, où il devint curé en 1925, les lettres de Trèves suivent son correspondant dans tous ses déplacements : d'abord à Montjovet (hameau Gas­ pard), puis en zone de guerre (M. Gamba était alors au front comme lieutenant), et par la suite à Avellino, à Piobesi To­ rinese, et enfin à Turin. Nous avons déjà fait allusion à la prodigieuse ampleur de la correspondance par laquelle Trèves a tâché de répandre autour de lui ses idées religieuses et sociales, ses théories cul­ turelles et régionalistes. Il lui arrivait bien souvent de ré­ diger même 18 lettres par jour.

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