Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 87 XXXIV Promiod, ce 14 octobre 1 9 1 8 . Bien cher Ami, C'est vrai, je le reconnais, j ' ai retardé passablement à te répondre. Mais je t'en prie et t'en conjure, une fois pour toutes ! ! ne va jamais, de grâce, à l'avenir attribuer mon silence et mon retard si grands et si incompréhensibles te soient-ils, à des malentendus entre nous deux, bien moins encore à une rupture ! Mais non par charité ! Crois-le, Félicien, ces légers soupçons de ta part, m'ont fait à moi-même de la peine. Si tu savais, mon cher, l'affection sincère, chrétienne, profonde, fraternelle que je nourris pour toi ! Précisément à cause de cela, t'ayant continuellement dans mon coeur, j 'ai commencé par satisfaire à de nombreu­ ses réponses de personnes estimables et chères, mais qui au­ raient bien moins compris que toi mon silence. Oui, ma correspondance est nombreuse. Jeudi en re­ venant d'Aoste, j ' ai fait une liste : j'avais 1 8 correspondan­ ces à faire. Je passe par-dessus, et comme de juste, je ré­ ponds premièrement à toi. En outre je suis empêtré dans 2, 3, 4 Initiatives les unes plus difficiles et plus importantes que les autres. Je ne joue guère que le rôle de la mouche du coche de la fable, mais dont j ' ai épousé de coeur la cause, ce qui fait qu'elles sont devenues un peu comme la vie de ma vie. Ah ! s i tu savais, Félicien, combien il faut d'abnégation, de constance, de courage, parfois d'audace, de patience et de confiance, de marches et contre-marches toujours pour mener à bonne fin l'implantation d'une « Oeuvre Valdôtai­ ne » si modeste soit-elle.

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