Pittori valdostani di un tempo Sandra Barberi

Luigi meurt à Verrès le 15 décembre 1859. Ses trois fils poursuivent, souvent en collaboration étroite, son activité artistique : les «frères Artari» finiront presque par monopoliser les commandes d'ceuvres religieuses sur le territoire de la Vallée d'Aoste pendant toute la seconde par­ tie du XIXe et le début du XXe siècle. Ils deviendront célè­ bres grace à leurs sujets religieux «sévères, pleins de visions célestes» et à leur production éclectique de décorations «s'har­ monisant toujours au style du milieu, flìt-il roman, gothique, baroque ou autre» (Tibaldi), mais s'inspirant la plupart des fois du médiévisme très à la mode dans la société piémon­ taise. Dans la longue liste des travaux exécutés par les frè­ res Artari (voirA.M. CAREGGIO, 1977), il importe de mettre en évidence la décoration du sanctuaire de Machaby (Arnad, 1859), de la chapelle de Notre-Dame-des-Graces de la cathé­ drale d'Aoste (1877) et, toujours à Aoste, de la chapelle du Petit séminaire (1889-1893), celle du couvent Saint-Joseph (1896) et celle de l'Hospice de charité . Ces trois artistes ne jouissent cependant pas seulement de la faveur du clergé: en 1863 ils sont appelés à décorer le Salon ducal de l'Hotel de Ville d' Aoste, où ils exécutent des médaillons avec les por­ traits de Valdòtains illustres: saint Anselme, René de Chal­ lant, Pierre-Léonard Roncas et Jean-Baptiste de Tillier, ainsi que la grande toile de l'Entrée d'Amédée de Savoie à Aoste pour y présider les Audiences générales, un exemple de pein­ ture romantique, dont le sujet historique et patriotique est influencé par leur formation académique turinoise. Leur pro­ duction à l'étranger, en Savoie surtout, est également consi­ dérable. L'ainé, Alessandro Antonio Giuseppe Ambrogio nait à Ver­ rès le ler octobre 1832. A partir de 1852 et jusqu'en 1854 il étudie à l'«Accademia Albertina» de Turin, suivant d'abord le cours élémentaire de dessin tenu par Michele Cusa du Val­ sesia, le champion du néo-classicisme piémontais, puis les cours supérieurs sous la direction de Giovanni Marghinotti et le cours sur les principes architecturaux et la perspective de Alessandro Antonelli. Ayant réussi son examen d'aptitude à l'enseignement en 1870, il est professeur de dessin dans les écoles techniques d'Aoste pendant quelques années, puis il abandonne ces fonctions pour se consacrer entièrement à 58 la peinture. Il mourra à Verrès le 24 octobre 1920. C'est à lui que nous devons, entre autres, les peintures des églises paroissiales de Brusson (1872) Charvensod (1874), Emarèse (1882), Gignod (1895) et la décoration néo-gothique de la cha­ pelle du Rosaire de la cathédrale d'Aoste (1866-1868). Ses deux frères, Augusto Luigi Alberto (1840-1924) et Anto­ nio Giovanni Baldassarre (1844-190 1) ont également été des élèves de !'«Accademia Albertina». En 1858-1859 le premier suit les cours de dessin figuratif de Enrico Gamba; le second fréquente les cours de Gamba en 1862-1863 et les années sui­ vantes jusqu'en 1869, et étudie la peinture sous la direction de Andrea Gastaldi. Auguste, décorateur et portraitiste, sera à l'ceuvre dans les églises paroissiales de Pré-Saint-Didier (1869), Jovençan (1889), Champorcher (1895) et Saint-Christophe (1916). Parmi ses toiles nous tenons à rappeler le Saint Anselme de l'Aca­ démie Saint-Anselme d'Aoste et les portraits du chanoine Carlo Ottini et du prévòt Berguet (1919), appartenant à la prévòté de Saint-Gilles de Verrès. Dans le cadre de la «société» familiale Augusto s'occupait de la comptabilité et de la rédac­ tion des contrats. Le plus doué des trois frères du point de vue artistique, c'est le plus jeune, Antonio, qui se signale par son talent alors qu'il est encore un élève, en remportant des prix et des mentions dans les concours, aux examens périodiques de l'académie et lors des expositions. «Que ce soit par atavisme, grace à une formation plus approfondie, à de plus longues études ou à son génie . . . des trois frères, Antonio est jugé le plus habile par ampleur, élégance du dessin, délayage de la couleur» affirme Tibaldi. Dans sa longue formation académique il tire profit surtout de l'enseignement de Gamba, dont il apprend la rigueur technique du dessin et la mobilité des genres, alors que Gastaldi l'oriente vers la peinture française de son épo­ que, où il trouvera des modèles conformes à sa nature. Il col­ labore avec Alessandro et Augusto pour la peinture religieuse, tandis qu'en ce qui concerne sa production individuelle il excelle dans le paysage (à partir de 1868 il participe souvent aux expositions de la «Promotrice delle Belle Arti» de Turin avec des toiles de paysage) et dans le portrait, où ses quali­ tés de dessinateur se révèlent plus nettement.

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