Pittori valdostani di un tempo Sandra Barberi
ITALO MUS En 1932 il réalise à Saint-Vincent le monument aux morts de la Première Guerre mondiale, en bronze fondu et, d'abord, modelé dans l'argile. Cette sculpture, érigée sur la place cen trale, représentait un chasseur alpin qui, le fusil dans la main et un camarade mort sur les genoux, lève les yeux vers le ciel, comme pour l'invoquer; elle a été détruite dans les années quarante. Dans cette période, chaque été des expositions individuelles de Mus sont organisées à la «Saletta d'arte» de la rue princi pale de Saint-Vincent. Ayant vu les amvres de Mus, le criti que d'art milanais Guido Marangoni, en villégiature à Saint-Vincent en 1938, écrit, dans la revue d'art Perseo, un article qui le consacre «peintre de grand talent». Depuis, Mus s'insère parmi les artistes italiens les plus vala bles de sa génération. Il connait Carrà, Ligabue, Morando, Menzio. De Pisis est son hòte et travaille dans son atelier à Saint-Vincent. Pendant la Seconde Guerre mondiale Mus continue à faire de la peinture. Au cours de représailles quelques maquisards, dont son fils Sergio, parviennent à soustraire des armes et un mortier d'une caserne allemande. Italo Mus est pris comme otage avec une vingtaine de maquisards; il risque d'etre fusillé, mais, heureusement, il sera libéré quelquesjours après. En 1965, à cause d'une maladie cardiaque, il doit suspendre son activité artistique pendant une longue période. Il mourra de � ans après, le 15 mai, d'un collapsus. Son dernier tra vail est l'étude pour un triptyque qui devait etre placé dans la salle des conseillers du nouvel Hòtel de ville de Saint Vincent. Il �epose au nouveau cimetière de Saint-Vincent, dont le por tai! est orné d'une de ses sculptures en céramique représen tant �ne allégorie du Jugement dernier. La . pemture de Mus se rattache à «ce grand courant réaliste qui, avec différentes inflexions, parcourt la peinture italienne pendant des siècles» (Marziano Bernardi). Celui _ de . Mus, pour reprendre les mot s de Marco Jaccond, est «un reahsme portant l'empreinte évidente duXIXe siècle, qui, cependant, à partir de la fin des années trente, aboutit sou v � nt à des synthèses de composition personnelles, caractéri sees par des volumes originaux et par un langage plastique 121 dévoilant une sensibilité soucieuse de la solidité matérielle du milieu montagnard qui, indépendamment de la volonté consciente de l'artiste, nous conduit à une certaine moder nité typique du XXe siècle» (AA.VV ., 1987, p. 50). BIOGRAPHIE: R. COSSARD Italo Mus, Turin 1968; s.a., A la mémoire du peintre de la Vallée d'Aoste Italo Mus, dans Le Flambeau, 3, 1969, p. 37-38; Mostra antologica del pittore Italo Mus, Aoste 1978: G. MANDEL - L. PRO VERBIO, Capolavori di Italo Mus, Quart - Aoste, 1978; AA.VV ., Italo Mus. De nouveau sous le soleil, catalogue de l'exposition, Quart - Aoste, 1987, (riche en données biographiques et bibliographiques).
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