Pittori valdostani di un tempo Sandra Barberi
L'opera pittorica di Berthod è assai poco nota, perché egli non ha mai partecipato ad esposizioni - salvo quella del 1948, quando venne presentato da René Willien alla Galleria La Grolla di Saint-Vincent insieme con altri pittori valdostani - e non si è mai inserito nel mercato artistico, regalando le sue opere agli amici. Un'esposizione postuma Amédée Ber thod muvres 1931-1975 è stata organizzata ad Aosta (Hotel des Etats), dal 26 gennaio al 10 febbraio 1990, dall'Assesso rato regionale al Turismo, Urbanistica e Beni culturali e dal Comité des Traditions valdòtaines. Muore ad Aosta nel 1976. BIBLIOGRAFIA: R. WILLIEN, I Mostra dei pittori valdostani contemporanei pro mossa dal «Casino de la Vallée», Saint-Vincent 1948; F. CASALE, Amédée Berthod ceu vres 1931-1975, catalogo della mostra, Aoste 1990 (da cui è stato tratto il presente testo); A. CHENAL - F. CASALE, A l'enseigne du souvenir, une exposition de tableaux d'A médée Berthod, in «Le Flambeau», 1, 1990, pp. 84-91. 149 Né en 1905 d'une famille de commerçants aisés d'Aoste, l'ainé de quatre fils, il montre dès sa première enfance de remar quables qualités, notamment pour le dessin. Bon écolier, étu diant modèle jusqu'à l'àge de 15 ans, très attaché à sa mère - probablement la personne qu'il a le plus aimée dans sa vie - il subira un brusque changement en fin d'adolescence. Un sé rieux désaccord avec son père, qui lui reprochait ses écarts - du reste assez innocents - le rend de plus en plus rebelle à toute autorité. Son gout pour l'esthétisme décadent, pour le culte du moi et l'imitation des courants littéraires de son époque s'accentue. Il exalte la violence, les émotions fortes, tout ce qui est contre l'ordre établi. A la mort de son père il n'a que 18 ans; se sentant enfin li bre, il s'inscrit à l'«AccademiaAlbertina» pour suivre son pen chant à l'art figuratif. Il est presque arrivé à la fin des cours lorsqu'il est éloigné de l'académie pour avoir insulté un pro fesseur, à son avis trop conformiste. «Expulsé de toutes les écoles du Royaume», il devient l'un des piliers de cette «jeu nesse dorée» valdòtaine - dont il sera longtemps un mem bre apprécié - qui se réunissait devant l'hòtel de la Couronne et dont les principales occupations étaient les filles, les car tes et la politique. Ce dernier aspect, ainsi que la violence de ses propos, le feront connaitre aux antifascistes valdòtains tels que Mgr Stévenin et l'abbé Trèves, par ailleurs amis de sa famille, l'avocat Page et, plus tard, le chanoine Bréan et Emile Chanoux. Il devint l'ami de Severino Caveri, de Berti no Deffeyes et de Lino Binel, dont il partageait le gout pour la politique. Lui, qui prechait la paresse et le «dolce far nien te» comme l'essence meme de l'art de vivre, il était capable, par une sorte de défi, de passer quinze jours en haute mon tagne, sur les Grandes Jorasses, sur les sommets du Mont Blanc. Il fut le premier à faire de l'alpinisme torse nu et bar biche au vent au-dessus de 4000 m et se signala dans plusieurs premières hivernales. Premier également à faire de l'alpinis me une question «esthétique», il préférait escalader pour la troisième fois l'«arete des 4 ànes», la Dent Blanche avec Louis Carrel, plutòt que de tenter la paroi Nord du Cervin, domp tée, ces années-là, par les frères Schmidt. La découverte des beautés naturelles de sa vallée, la connais sance de sa langue, de son patois, la recherche dans le domaine
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