Pittori valdostani di un tempo Sandra Barberi

Contrairement à ses prédécesseurs, il accomplit sa formation dans le milieu piémontais. Il est agé de vingt ans lorsqu'il com­ mence à suivre les cours de la «Scuola di disegno» de Varallo, où, vers le milieu du XIXe siècle, se succèdent à la chaire de peinture le graveur Giacomo Geniani (de 1829 à 1849), le fres­ quiste et portraitiste Giambattista Zanoli (1849) et Carlo Fri­ giolini (à partir de 1850). Il poursuit ses études à }'«Accademia Albertina» de Turin, où il devient probablement l'élève de Carlo Arienti, portraitiste et représentant de ce genre de pein­ ture historique encouragé par la politique artistique de Charles-Albert. En tant qu'élève de cette académie il expose, en 1853, à la «Società Promotrice delle Belle Arti» La Pen­ sée, buste d'après nature, ceuvre que nous ne connaissons que par les sources bibliographiques (Catalogo degli oggetti d'arte ammessi alla pubblica esposizione procurata dalla Società Promotrice delleBelle Arti in Torino l'anno 1853, Turin 1853, p. 13, n. 121), mais que nous pouvons imaginer comme l'un de ces portraits allégoriques si chers au gout romantique du milieu du XIXe siècle et si communs dans la dernière pro­ duction de Hayez. Par rapport à son père, Franz Curta dépasse le signe con­ ventionnel du genre officiel et propose un type de portrait qui, tout en restant fidèle à la manière et aux poses tradi­ tionnelles, se distingue par l'interprétation psychologique approfondie des visages et le naturel des expressions. C'est le portraitiste par excellence de la bourgeoisie de son pays natal, dont il a laissé un témoignage on ne peut plus vivant, méme du point de vue de l'histoire des mceurs. Sa clientèle la plus importante ne se compose plus d'ecclésiastiques ou de bienfaiteurs charitables, comme pour son père et son oncle Jean-Baptiste, mais des notables et de ces riches entrepre­ neurs bourgeois qui tiennent les renes de la société de Gres­ soney pendant le XIXe siècle. Dans le domaine de la peinture religieuse son ceuvre la plus célèbre est la toile monumen­ tale de Saint Grat exécutée en 1852 pour la cathédrale d'Aoste, qui laisse percer sa formation académique turinoise. Pendant ses dernières années il semble se consacrer surtout à la peinture murale, au ton familial et populaire, ainsi que l'attestent les façades de nombreuses chapelles peintes dans les années soixante-dix. Franz Curta meurt en 1881. 34 VALENTINO CURTA Ritratto del fratello Franz Daniel al cavalletto, 1912 Collezione privata