Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

8 Quelques lettres de !'Abbé Joseph Trèves Ah ! moi, je ne tiens pas à tromper le monde par des blagues : ainsi au point de vue de ma richesse en fait de bibliothèque vous êtes averti ; mais j 'ai le plaisir de vous dire en même temps que le peu de livres que j 'ai sont vos livres, et entièrement à votre disposition toutes les fois que vous le désirerez. De grâce ne vous préoccupez pas trop de votre sermon : ce n'est pas là l a mer à boire ! Soyez bien persuadé que ça ira bien ! Vous aurez sans doute trouvé, en me voyant aujourd'hui un peu gai et remuant, que j 'étais logé à l 'enseigne de la Dissipation . Ah ! Monsieur le Vicaire, une fois encore je le répète, car je ne veux tromper personne et j 'a ime les choses claires, eh bien ! je vous le dis une fois pour toutes : « Quand vous voudrez du Recueillement, qui est une sainte chose, ne venez pas le chercher à Planaval, non plus le Formalisme ( ce qui est tout autre chose) ainsi que !'Etiquette; à Planaval , au contraire, j 'espère que vous trouverez toujours, s'il plaît à Dieu, la plus franche et l a plus cordiale Fraternité ». Cela une fois pour toutes Je vous attends, vous et Monsieur le Dr. Boson pour jeudi, sans manquer. Et le verre à la main, nous chanterons quelques joyeux couplets en l'honneur de ce jeune Clergé qui est la joie du présent et l'espoir de l 'avenir. Oui, tenez-vous gai, Monsieur le Vicaire, toujours gai le mieux possible, vous rappelant ces paroles de la Chanson des Alpins : « Noi siam giovani forti e robusti Sopportiamo fatiche e sudori. . . » Puis, soyez persuadé que vous êtes bien tombé sous bien des points de vue : paroisse religieuse, instruite, aisée, curé intelligent , cultivé, orateur, et passablement de coeur, personne de service bien dévouée et intelligente et pieuse; avec cela, que voulez-vous deman­ der de mieux ? n'était ce voisinage de Planaval où, � élas ! le sérieux

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