Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

86 Quelques lettres de /'Abbé Joseph Trèves A la première séance prochaine nous soumettrons notre travail à l'approbation de l'Assemblée . Espérons bien, malgré l'opposition inévitable des fétichistes du passé. En Automne prochain, l'Académie provoquera une Commémo­ ration solennelle . de A. Manzoni qu'elle n'a pas pu, malgré elle, te­ nir ce printemps . Vraiment, lentement mais sûrement, notre ancienne et glorieuse Académie de St . Anselme semble se relever de l'état de lamentable agonie dans lequel elle était tombée . Mais ici encore je voudrais que tu fusses ici pour lui infuser plus de vie et un programme d'études et d'action plus moderne, plus pratique ! Je ne te parle pas de la « Coopérative-Dock » qui traverse une crise, dit-on, du « Crédit Valdôtain » qui marche bien, paraît-il, de la « Ligue » qui voudrait non pas végéter mais vivre. Entre autre, elle se prépare à publier un Opuscule pour la propagande populaire en faveur du français en Automne et une autre contre la suppres­ sion des Ecoles des hameaux, soit les articles du « Duché » - « Une injustice qui crie vengeance ! » - peut-être en été. La suppre�sion libérale, puis fasciste, de nos Ecoles de Hameaux est une infamie, crois-le ! Jamais les Valdôtains ne devraient sup­ porter une pareille iniquité ! Deux sémlnaristes, les Abbés Péaquin ( Montjovet ) et Fey ( Fon­ tainemore ) iront participer à la Semaine Sociale de Grenoble ce juillet prochain, duce Chanoine Beaupin . Un progrès, crois-le. Ça donne à espérer : mal g ré les mille et une petitesses de cette Mer Morte d'Aoste, l'ineffable ! Le français chez nous est rudement menacé par le groupe re­ muant, audacieux des prêtres étrangers d'Aoste : Fea, inspecteur etc. et par le Mouvement de la Jeunesse Catholique, duce Vuillermin seulement Valdôtain de nom, très italien de coeur. Monseigneur lou­ voie entre les deux courants quoiqu'il connaisse très bien le français. A propos, il ne manque j amais une séance de l'Académie où il �1 toujours, presque partout, son petit mot à dire. Un groupe de Prêtres Valdôtains commence à fléchir un peu en faveur de l'italien. Mais, allez ! Dieu aidant, nous lutterons énergi-