Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret
Quelques lettres de /'Abbé Joseph Trèves 89 TRENTE-ET-UNIÈME LETTRE. Le recteur tapageur donne libre cours à son indignation con tre l'apathie de tout le monde en Italie sur la question de la li berté d'enseignement. à la hâte Promiod, ce 5 mars 1 924 Mon cher Ami, Laisse que pour te distraire un instant, je t'envoie ce petit o puscule que la « Ligue » a eu l'obligeance de publier. C'est vrai, il n'a presque rien d'inédit étant un recueil d'articles parus sur le « Duché » . Mais réunis en plaquette, peut-être donnent-ils un peu plus de satisfaction. Ah ! Mon cher, la question de nos 200 et plus écoles suppri mées est plus grave et plus ardue qu'un vain peuple ne pense ! Toi, à Antey, tu en as 7, si je ne me trompe ! Et M. I' Archiprêtre Cha noine Bordet, malgré tout son zèle, ne peut faire grand chose ayant les bras liés à cet égard par M. le Commissaire . Moi je ne comprends point pourquoi les catholiques italiens, !'Episcopat en tête, ne se lèvent pas comme un seul homme pour demander la pleine et entière liberté d'enseignement ! Mais avec une entente complète et une énergie plus que v1ri 1e, catholique ! Nous sommes de grands Jérémies, des saules pleureurs, stériles, des gens d'un incroyable terre à terre et au jour le jour. Et si quelqu'un s 'avise d'élever la voix, de sonner l 'alarme, de dire tout haut son mécontentement très motivé, ses désirs, ses es poirs, le voilà traité d'ambitieux, d'exalté, d'utopiste, de poète ! ? ! Tel ce tapageur de recteur de Promiod ! Cher Gorret, en est-il ainsi en Amérique ? Si tu venais nous infuser un peu de vie, d'activité, de liberté, de force, que dis-je ? d'audace américaine ! Ce serait le salut, crois-le !
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