Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

92 Quelques lettres de /'Abbé Joseph Trèves Ce M. Réan, malgré certaines qualités éminentes, comme hom­ me politique, est une girouette, une banderuola qui fait pitié . Et le malheur est que nous n'avons personne à Aoste pour le remplacer comme président de la « Ligue » . Malgré cela e t malgré tout, i l nous faut lutter avec courage, avec acharnement pour le maintien de la foi, du français, de nos meilleures traditions et de l'honneur de notre chère Vallée natale, ru­ dement éprouvée, crois-le. Pro aris et focis certamen ! C'est vrai, nous avons une mentalité et des méthodes d'étude, d'action et de vie qui sont par trop ar­ riérées . Un peu, comment dire ? d'américanisme de bon aloi nous ferait un grand bien ! Nous comptons trop de lâches, d'inertes, d'égoïstes, de déserteurs. Je regrette fort, mon cher, que tes multiples occupations ne te permettent point de prendre part, même d'Amérique, par la plume, à nos luttes et à nos efforts en faveur de notre Patrie Valdôtaine. Ici à Turin, j 'ai visité le Professeur Antoine Chanoux, ex Com­ mandant du Bataillon Aosta. C'est un homme d'action, un travailleur et il s'apprête à devenir un écrivain soit un auteur très fécond. Honneur à lui ! J'irai voir aussi le Prof. Fournier . Je visite les Archives d'Etat en vue d'une future « Monographie d'Emarèse » . Mais, mon Dieu, mon temps est si restreint et les docu­ ments à repasser immenses ! A propos, nous avons lieu d'espérer qu'à travers 1 924 M. le Chanoine Vesan nous publie son « Histoire de Torgnon » illustrée. Ce sera intéressant. J'essaye de l 'aiguillonner. Je te salue très affectueusement, mon cher Gorret. Soigne bien ta santé et aime le plus que tu peux Dieu, les âmes, le doux pays natal. Tuus Trèves, r .

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