Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves 105 TRENTE-SEPTIÈME LETTRE. Pour la première fois l'en-tête de sa lettre porte le nom de la Jeune Vallée d'Aoste. L'exclusion du français dans nos écoles, la suppression des journaux locaux, les procès intentés contre leurs rédacteurs et d'autres restrictions anti-libérales et anti-valdôtaines donnent la mésure de la persécution, hargneuse et méthodique du régime. De plus les bonnes initiatives se butent contre les gro'> de la gwerre qui auraient dû les encourager. M. Trèves, idéaliste impénitent, voudrait expirer en donnant son dernier baiser au " Drapeau catholique valdôtain "· Il m'envoie l'emblème artistique de l'Association. Riche d'audace et de bonne volonté mais pauvre de moyens pécuniaires, la J.V.A. lance l'initiative de 1'11 Ecole Valdôtaine " pour obvier en partie à la suppression du français. Il fait bon de relire aujourd'hui la Circulaire à ce sujet signée par le Président et le Secrétaire de la J.V.A. à la hâte Pater noster ! Excenex, ce 20 juin 1 926 Bien cher Ami, Voilà, certes, la meilleure mamere d'encourager franchement, courageusement, généreusement et promptement, dès ses premiers débuts, une initiative des Jeunes qui ne voudrait point être trop inutile au Pays ! Ton adhésion si cordiale et si généreuse a frappé et touché et notre Vice Président, Chanoux Emile, faisant sa deuxième année de droit à l'Université de Turin, tout jeune prochain soldat le 1er sep­ tembre et notre Secrétaire, Coquillard Rodolphe, Secrétaire Commu­ nal, vice-secrétaire au municipe d'Aoste, et inscrit au cours quadrien­ nal ( ire année ) de l'Institut Supérieur du Magistère de Turin des­ tiné à fournir les Professeurs des Ecoles secondaires : les deux co­ lonnes - et solides, grâce à Dieu ! - de notre J .V.A . Et, en vérité, j 'aimerais fort que nos Jeunes se souviennent plus tard particulièrement des amis courageux de la 1re heure, qui ont eu le coeur et l 'intelligence de nous faire crédit alors qu'hélas ! nous n'avons encore à notre actif et nous ne pouvons guère encore avoir