Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves 107 Seulement, laisse-moi te dire que et Comptes-rendus et Statuts, M. Noussan, par-ci par-là les a manipulés un peu à sa façon, à la barbe de tous. Tu vois, à la séance du 14 juin 1 9 1 8 , sombrer misérablement l 'initiative de M. Lale - alors vicaire à Ayas - de lancer /'Augusta Praetoria comme Revue organe de l'Académie . J'étais là - pauvre petit recteur de Promiod ! - essayant de l'appuyer. Tous les gros de la guerre : Frutaz, Noussan, Stévenin, nous traitèrent de poètes et d 'utopistes et l'Académie n'en voulut pas savoir alors que cette Revue régionaliste - en ce moment végétative - aurait pu rendre de si précieux services à l'élite intellectuelle de la Vallée . A la séance du 23 mars 1 92 3 , j 'essaie de proposer un rajeunis­ sement de l'Académie non seulement financier - car alors elle était passive ! - mais avant tout intellectuel, aussi en acceptant de jeunes étudiants non pas secondaires mais universitaires à titre de Membres correspondants, et l'élite de nos instituteurs comme Membres adhé­ rents. Nenni ! Mon exemple de pauvre mais spontané mille frs . pour chercher à créer un fonds social à notre chère Académie fut vraiment vox in deserto .' N'importe ! veux-tu croire, cher Gorret, que je n'ai pas encore renoncé à cet essai de rajeunissement académique ? Je venais à peine de recevoir la charge particulière de te trans­ mettre, au nom de la J .V.A., dont tu as bien voulu être d'une façon si généreuse M. Fondateur, son emblème social que voici que l'As­ semblée Générale du 8 août te prie de l 'agréer en hommage comme gage trop modeste mais sincère de sa profonde reconnaissance . Là sur la terre étrangère et dans la lointaine Amérique ce « distintivo » palpitant d'espoir, de jeunesse et de vie te rappellera et le doux Pays natal et le souvenir affectueux des amis qui ne t'oublient jamais ! Certes, les temps sont extrêmement hostiles au maintien du françaiis et le défaitisme déborde . On n'entend que cette fomentation générale : tout est fini .' il n'y a rien à faire .' Ajoute une apathie de la part des populations inconscientes du désastre qui nous menace, écrasant ! Pourtant, nous de la J .V.A., soldats sans peur et sans reproche

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