Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

1 10 Quelques lettres de !'Abbé Joseph Trèves Notre idée et nos buts embrassent toutes les manifestations de la vie valdôtaine à travers le culte sacré de ses traditions et les pro­ blèmes urgents de son avenir, et surtout notre oeuvre, même si elle est modeste, s'encadre à juste titre et se répand dans le décor de la valeur morale et matérielle du pays, dans l'amour et la dédition à la Grande Patrie Italienne, de laquelle nous sommes les fils toujours fidèles et dévoués . Soyez donc avec nous en ce jour comme vous l 'êtes dans cette idée si noble et si féconde de bienfaits ; comme vous le serez sans conditions et toujours dans l'ardeur de la lutte là où notre tâche sera requise, car l'avenir et l'honneur d 'un peuple sont confiés uni­ quement aux jeunes, qui aiment le Seigneur, qui pratiquent les vertm et qui savent s'acquérir au prix de sacrifices les bases suffisantes pour combattre et pour vaincre. Soyez présent pour nous nourrir ensemble de ce levain qui a fécondé les oeuvres de nos ancêtres et qui doit mieux nous apprendre à valoriser et apprécier l.'héritage sacré qu'ils nous ont légué. Epinglé sur notre poitrine comme un signe d'honneur et de conquête, cet emblème à travers son expression merveilleuse suivra le rythme de notre marche, guidera nos pas chancelants . Il descendra comme nous dans la lutte légitime de chaque jour pour monter plus tard vers le repos et peut-être vers le triomphe. Il sera auprès de nous pour dire à haute voix et sans crainte que nous sommes fiers d'être valdôtains, que dans nos veines coule encore un peu de ce sang des montagnards de vieille souche; il sera là pour crier bien fort que nous avons su demeurer à notre place de combat et que sans vaines dis­ simulations, ni faux préjugés, toujours plus seuls et plus pauvres, sentinelles avancées et vigilantes, nous montons notre faction au tertre presque abandonné de la dernière tranchée valdôtaine. Soyez présent, cher Ami, et lorsque plus tard dans l'ineffable dédale des années déployées dans un labeur qui n'aura jamais connu de faiblesse et ne souffrira point de remords ; lorsque dans la douce intimité des souvenirs un souffle attardé ou un frisson de jeunesse reparaîtra généreux à travers l'enchantement des beaux rêves pour nous dire adieu, lorsque peut-être pour la dernière fois ·sur nos che­ veux blanchis s'apaisera le rayon de soleil qui a illuminé notre pâle

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