Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

1 14 Quelques lettres de l'Abbé Josepb Trèves Sachons que nous devons vouloir vivre et que nous devons en­ seigner au peuple valdôtain à vouloir vivre. Telle est avant tout notre tache ! Est-elle réalisable ? Qui d'entre nous peut en douter ? Qui d 'entre nous n'a pas lu au fond de l'âme de notre peuple valdôtain, la volonté de vivre ? Il s'agit de secouer en nous et autour de nous la cendre sous laquelle couve le feu de la volonté de vivre . L'Ecole Valdôtaine. Pour vivre, notre peuple doit penser et pour penser il doit s'instruire. Il a devant lui deux ennemis redoutables : l'analphabé­ tisme et la dévaldôtainisation. Bon nombre des écoles que nos ancê­ tres avaient fondées, n'existent plus ; dans celles qui existent encore, on tâche d'effacer de l'âme de nos enfants leur caractère valdôtain . La J .V .A. ne pouvait regarder avec indifférence un pareil état de choses . Groupe d'action, elle devait agir. Dans sa dernière As­ semblée générale du 1 9 août, elle a nommé, en son sein, une Com­ mission composée de cinq Membres chargée de mettre résolument la main à l'organisation parmi nous de ce que nous appellerons désor­ mais « l'Ecole Valdôtaine » . Cher Ami, il nous faut aller au plus pressé et donner chacun notre coup de main courageux et résolu au sauvetage de notre in­ dispensable langue maternelle. Il nous faut chercher un chacun à organiser dans chaque Paroisse de notre Vallée un vrai foyer d'ins­ truction valdôtaine qui sauve le français de sa mort imminente. Il faut nous ingénier un chacun à faire enseigner le français à nos en­ fants, hors de l'horaire normal, par les Enseignants d'Etat, dans une chacune des Ecoles de la Vallée. Et là où ceux-ci ne peuvent pas ou ne veulent pas se dévouer pour le salut de notre indispensa­ ble langue maternelle, il nous faut chercher à tout prix à y faire suppléer par des Volontaires du français pris, autant que possible, au village même où se tient l'Ecole . Un peu plus outre, nos rangs se fortifiant et nos fonds si mo­ destes grandissant, il nous faudra penser à relever une à une les Ecoles supprimées . Dès ce jour, il nous faut viser à ouvrir des Ecoles du soir partout où cela est possible.

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