Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de /'Abbé Joseph Trèves 117 TRENTE-NEUVIÈME LETTRE. C'est la plus longue lettre que M. Trèves m'ait adressée : rien moins que 12 pages ! un vrai record épistolaire. Le sujet en valait bien la peine, c'est-à-dire, l'annonce d'une nouvelle entreprise : la publication d'une u Histoire générale de la Vallée d'Aoste n en 12 ou 13 volumes. Les termes trop flatteurs à mon égard sont un brin intéressés. Absorbé alors par les soucis de la construction d'une Mission (Holy Cross - aujourd'hui grande paroisse) dé­ pendante de St. Bartholomew, je n'avais guère du temps à ma disposition pour faire de la propagande en faveur de cette oeuvre grandiose, peut-être quelque peu ambitieuse, parmi mes compa­ triotes disséminés dans les grandes villes des Etats Unis. Par les temps qui courent et vu le peu d'intérêt que les jeunes, sauf de trop rares exceptions, ont pour le passé, cette noble et plus que louable Entreprise ne restera pour longtemps qu'un rêve des idéa­ listes impénitents. C'est dommage. à la hâte Aoste, ce 24 octobre 1 927 Monsieur l'Abbé Pierre Gorret et Bien cher Ami, Nous venons en ce jour, nous soussignés , tes Compatriotes et Amis de la lointaine mais toujours si chère Vallée d'Aoste, t 'annon­ cer avec joie et confiance une nouvelle Entreprise à laquelle nous venons de nous atteler courageusement, dans le doux espoir que tu lui veuilles bien accorder ta bienveillante attention d'abord, puis ta courageuse et cordiale adhésion, de ta lointaine Amérique. Notre Pays ____, malgré son passé deux fois millénaire - manque encore d'une grande Histoire complète, moderne et soigneusement illustrée, présentant ce passé sous tous les différents principaux as­ pects, civil, religieux, militaire, littéraire etc. etc. Le temps nous semble venu de chercher à y mettre la main d'une manière aussi clairvoyante, courageuse et soignée que possi­ ble, soit pour célébrer l'élévation d'Aoste à la dignité - archimé­ ritée - de chef-lieu de Province , soit surtout et par dessus tout, pour donner à la revendication de nos droits, de nos traditions, de notre vie régionale, en un mot, la seule forme permise en ce moment, la