Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

124 Quelques lettres de /'Abbé Joseph Trèves QUARANTIÈME LETTRE. C'est avec le coeur vraiment endolori que le Curé d'Excenex m'annonce la proscription sectaire du catéchisme diocésain fran­ çais dans nos Ecoles. Il n'a pas tous les torts. Petit à petit, le ré­ gime serre les freins. L'Abbé compte peut-être un peu trop sur l'aide de la lointaine, trop lointaine Amérique, pour la publication projetée de 1' u Histoire Valdôtaine "· Entre-temps il entreprend sa nouvelle propagande pour la diffus:on dans les familles du syl­ labaire français " Chez Nous " · à la hâte Excenex, ce 29 octobre 1 927 Mon cher M. Gorret, Je t 'écris en ce moment ces lignes, le coeur vraiment endolori Le dernier vestige sacré du français dans nos Ecoles Valdôtai­ nes - la prière en français, - vient de disparaître et d'être enterré à mon Ecole même d'Excenex, tenue pourtant par deux Valdôtaines, bonnes enfants, une d'Hône, l'autre de Valgrisenche . Déjà avec cette perfidement satanique distinction, l'Ecole d'Etat doit enseigner la Religion mais pas le Catéchisme, notre Catéchisme diocésain ( comme tout autre Catéchisme italien du reste ! ) moins encore, parce que français, avait été proscrit impitoyablement de nos Ecoles Valdôtaines, ensevelissant par là une de nos traditions reli­ gieuses Valdôtaines les plus nobles, les plus fécondes, les plus fon­ damentales ! Que Dieu soit à notre aide ! Se lamenter et se désoler, pire en­ core se décourager, ne sert de rien. Tout de même, pour le coeur d 'un prêtre et d'un Valdôtain, le coup est rude et cruel. Et l'on se prend presque à s'écrier : vive l'Ecole libre de la li­ bre Amérique ! Aussi, bien cher M. Gorret, je te viens, en ce jour lamentable, te prier en grâce d'accorder toute ton attention la plus éclairée, la plus convaincue et la plus fraternellement valdôtaine à cette Entre­ prise, modestie à part, colossalement américaine et ardue souveraine­ ment à tous les points de vue de cette grande et complète « Histoire