Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves 127 QUARANTE-ET-UNIÈME LETTRE. Traqué, épié, censuré, notre infatigable propagandiste de la bonne cause, doit recourir à la clandestinité. Signe des temps. Quant à son insistance à me dire " tu nous manques " • je la crois plus l'effet d'une fixation que d'une conviction. Après dix ans de vie missionnaire en Amérique, il n'était pas facile de faire marche en arrière. Bon ou mauvais, mon chemin était tracé. Confidentiellement, à brûler Prière de ne faire mot à personne de cette lettre. Excenex, ce 2 octobre 1 930 Bien cher Ami, Tous mes saluts affectueux et mes meilleurs souhaits pour tes vacances au sein de ton Pays natal ! Mardi, j e t'ai cherché à Aoste, dans l'après-midi . Impossible de deviner où tu étais. J'aurais pourtant bien désiré causer un peu avec toi à mon aise. Mon cher Gorret, tu connais certes la situation actuelle en Val­ lée d'Aoste, même au sein de notre Clergé. Tu nous manques, cher Gorret, oui, je le répète avec convic­ tion et j 'y ai pensé plus d'une fois : tu nous manques ! Quand donc, écoutant les voeux les plus ardents de ton coeur de Valdôtain, reviendras-tu en Va:llée d'Aoste reprendre ton poste de travail et de combat, bien cher frère d'armes, et cela avec toute ton expérience et un peu tes méthodes . . . américaines ? Ne tarde pas trop, brave. Tu vois bien combien les ruines s'ac­ cumulent à tous les points de vue ! La Vallée d'Aoste, notre Diocèse, ont en ce moment urgent be­ soin de toi. Et, franchement, mon vif désir serait que dès 1 93 1 tu fos­ ses tes malles . . . américaines pour venir te réintégrer en ton Diocèse natal. Regarde-moi, donc, mon cher, notre Grand et Petit Séminaire où ils en sont. Et j e n'en dis point davantage. Avant de terminer cette causerie courte mais que tu traiteras

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