Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

128 Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves - non sans raison - d'un brin audacieuse, un plaisir mais bien grand ( je ne le voudrais pas trop difficile ) , s 'il te plaît. Durant tes vacances, pourrais-tu chercher discrètement à trou­ ver ou à provoquer d 'accord avec M. !'Archiprêtre, M. F. Navillod, ! 'Institutrice Barmasse et l'ex syndic Artaz Casimir - en somme avec l'élite de ta paroisse natale - à provoquer quelque Ecole sérale - dans une étable au besoin - de français, le dimanche et le jeudi au moins, si l'on ne peut plus souvent, au sein des quartiers de Fiernaz, de Buisson, des Trois-Villes, etc. en faveur de notre langue ma­ ternelle qui va se mourant auprès de la génération nouvelle . Faire lire en famille ( ou à un groupe d'enfants ) ces magnifi­ ques Syllabaires Valdôt1ains édités par nos Soeurs . « Parvuli petie­ runt panem » - ils ne savent même pas le demander les pauvres pe­ tiots ! � « et non erat qui frangeret eis » . Sauf erreur, à Chamois l e français peut-être considéré comme sauvé grâce avant tout au dévouement courageux de M. le Curé Pes­ sion. Combien l'on souhaiterait que, grâce à l'entente éclairée de l'éli­ te, iJ fût aussi sauvé à Antey. Mon cher, un mot de réponse, s.t .p . Mais adressée ainsi: Mr Dunoyer Isaïe, propriétaire, Excenex. Et tu mets ta lettre dans une 2e enveloppe interne à mon adresse. Toute la correspondance que je reçois est censurée ! Tuus Trèves, C .