Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

130 Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Dieu en soit béni ! et : Honneur à toi * ·k * Cela prémis, laisse-moi, mon cher, te présenter ce qui constitue les soldats de la dernière tranchée valdôtaine, ou si tu veux, plus exactement le Jeune Corps de Volontaires Valdôtains constituant !'infrangible Avant Garde. Tu en fais partie, par la grâce de Dieu, tu en es, grâce à ton patriotisme éclairé et généreux, le Membre Fon­ dateur et cela, ce qui nous a été bien cher et très précieux, dès la première heure. Tu es venu à nous de confiance. Eh bien ! j 'ai la joie et l'honneur, après avoir terminé ce temps de lutte et d'espoir ferme, de venir t'affirmer joyeusement et fièrement que, par la grâce de Dieu, ta confiance a été bien placée et que ce Corps choisi de francs volontaires Valdôtains la méritait entièrement. Nous sommes là une Centurie - Centurie sacrée ! Tous les Soldats évidemment ne sont pas a.Qimés ni du même courage ni du mê­ me enthousiasme. Tous sont des convaincus . Tous luttent avec confiance. La plu­ part sont d 'une intrépidité admirable. L'élite, puis, l'Etat-Major, surtout, est magnifique, héroïque même, de foi, d'énergie, de ténacité, de vaillance, d 'esprit de sacri­ fice, de confiance inviolable et d'amour fort comme la mort. Oui. A tout prix, garder la flamme. Et pousser en avant le combat et porter en avant le Drapeau, tous résolus de vaincre ou mourir ! En vérité, je suis fier de ces Jeunes, la plupart des Etudiants, les premiers arrivant maintenant à occuper la position civile et so­ ciale désirée pour leur bien, celui de notre Drapeau et du Pays. On s'aime, mon cher, comme des frères . On se réunit dans les Catacombes comme les martyrs. Nous avons presque tout contre nous. Pourtant magnifique est la flamme de tous ces coeurs et la foi invincible de toutes ces âmes. Et la joie qui rayonne sur tous ces fronts. Allez, allez ! la victoire d'une cause juste et sacrée comme l'est la nôtre est assurée quand elle a à ses services de pareils combat­ tants.