Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

132 Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves tout genre et plus d'une d'entre elles auraient pu être fatales et faire couler à fond notre navicelle si la Providence ne nous avait vi­ siblement protégés . Et nous sommes tellement décidés à faire oeuvre sérieuse et travail solide et infrangible que nous avons consacré 6 ans à la fon­ dation de notre Association et que nous allons en consacrer 3 au­ tres à la cimenter et à la consolider. Après, nous bâtirons dessus. Au grand jour, certes, car les j ours de l'Oppression brutale sont comp­ tés et pour ma part, il est évident que nous allons droit vers le sort ( pourtant si imprévu ) de l 'Espagne, oui, Hispania docet. Et à tra­ vers Je feu et le sang, l'Italie se régira en République. Daigne le Sei­ gneur, aider et bénir les bons afin que reprenant l'idée si juste de leurs pères vénérés, ils parviennent à donner à toute cette Mosaïque de peuples divers et de races différentes, ce Régime - type Suisse - de République fédérative, soit des Etats Unis confédérés d'Italie qui est l'unique qui soit juste et résolve les multiples problèmes in­ solubles par ailleurs qui, depuis cette Ulllité brutale, divisent, épui- · sent, ruinent notre chère Patrie. A ce fantôme vai� de Monarchie, fu­ nérailles de lère classe. La Maison de Savoie a toujours sacrifié la Vallée d'Aoste à ses intérêts et à son ambition et nous a continuel­ lement dépouillés ou assisté bêtement inerte à notre dépouillement à nu ! Donc, vive la Fédération Italienne avec notre Etat Valdôtain fédéré avec sa langue, ses droits, ses traditions, ses coutumes et ses moeurs, sa force et son honneur: Patria Augustae ! « Ah ! Trèves, ce que c'est que d'avoir une imagination arden­ te ! » tu t'écrieras une seconde fois. Eh bien ! cher Gorret, je ne sUJis nullement prophète ni fils de prophète. Mais pour mon compte je retiens comme une certitude la venue de la République en Italie .après une si féroce dictature. Et quant à la Fédération je la retiens un juste et ardent désir que dès ce jour je vais demander au Seigneur comme une grâce providentielle pour guérir nos maux profonds régionalistes. J'ajoute que mon Etat­ major est entJièrement fédéraliste convaincu ! Vive Dieu ! Mais pour arriver là « transibimus per ignem et aquam » ! C'est évident. A brève échéance ? Ge n'est pas impossible que les événements se précipitent. Qui vivra, verra.

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