Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

134 Quelques lettr.es de l'Abbé ]oseph Trèves QUARANTE-TROISIÈME LETTRE. Il me talonne encore au sujet des " Volontaires Valdôtains " et voudrait que j'en organise un groupe parmi nos émigrés. La chose est trop délicate pour être pratique. A des milliers de lieues de distance, encore sous le coup du débâcle bancaire de Wall Street de l'an 1929, nos émigrés avaient autre chose à faire qu'à penser à la follie collective du peuple italien, follie dont beaucoup de nos compatriotes d'outremer étaient plus ou moins atteints. La ridicule et absurde italianisation de noms de nos communes aurait dû pro­ voquer au pays une réaction unanime. Le u pusillus grex » des " Volontaires » , seuls sur la ligne du combat, ne pouvait faire ni mieux ni davantage et mérite tout honneur et toute gloire. Excenex, ce 24 juillet 1 9 3 1 Mon bien cher Ami Gorret, Voilà que lundi passé, par poste Suisse, t'a été expediée une lettre de ma patt un peu singulière. Tu voudras bien ne pas en être trop surpris ; car au fond, elle est non seulement amicale et fraternelle mais sensée et véridique. Je viens aujourd'hui à un très bref intervalle de la première t'en adresser une autre, complément de la première. Que veux-tu ? Je te considère - nous te considérons, nous Vo­ lontaires VaJdôtains - non seulement comme l'un des nôtres, mais l'un des principaux des nôtres, combattant à nos côtés avec une éner­ gie éclairée, tenace, indomptable, quoique séparé de corps de nous par l'Océan. Cela ne fait à peu près rien Unis intimement d'esprit et de coeur, nous combattons et nous tenons et nous avançons, la main dans la main. J'entre maintenant au vif du sujet. Notre souci actuellement est de nous étendre et d'augmenter ( avec la prudence requise ) les Soldats-Volontaires de notre Drapeau Jeune Valdôtain Régionaliste, non seulement chez nous, mais en­ core à !'Etranger, parmi nos Emigrés. Et à !'Etranger cela semble d'autant plus facile qu'on y a, à

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