Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de /'Abbé Joseph Trèves 137 Mais évidemment, sans lui parler de notre Jeune Famille. Car, tout en étant revenu de son impression première nettement hostile à nous, je crains que notœ action et Groupement ne lui soit pas en­ core des plus sympathiques, s'imaginant, le plus erronément du monde, que c'est autel contre autel ou du moins que nous avons em­ piété sur son programme et action si ce n'est de l'avoir volé et dé­ pouillé du sien, addirittura. Que veux-tu ? C'est ainsi. Et nous de­ vons, tu dois tenir compte de cette mentalité dans ton action Jeune Vald., te rappelant que tu es le premier de nos Emigrés à qui j 'ai l 'honneur de venir adresser la prière de travailler à se constituer un Groupe d'Amis autour de lui Volontaires de l'Idéal qui t'anime toi­ même. Et comme Chef de Groupe, ce m'est une joie de t'expédier dès les 1ers jours de la semaine prochaine un livre pour lequel je pro­ fesse une estime souveraine : « L'Evangile du Chef » par le P. Bes­ sière, S . J. J'espère qu'il te donnera satisfaction. Veuille bien l'agréer com­ me gage d 'estime, d'amitié et de reconnai1ssance de nous tous « Volon­ taires » du Pays envers notre cher Compatriote, Ami et Bienfaiteur, « Premier Volontaire Valdôtain » au sein de l'immense Amérique du Nord. Premier mais bientôt plus le seul, ah ! non ! Cela ne nous con­ vient nullement ni au Pays, ni à notre Cause Valdôtaine, ni à toi, ni à nous ! Aie bien la bonté de réfléchir à cela et malgré tes mille et une initiatives, oeuvres, tracas et tablatures, aie bien la bonté, mon bien cher Gorret, d'avoir le coeur et l 'amour de ne point dire : non ! à l 'invitation profondément et essentiellement Valdôtaine que je t 'adres­ se en ce moment, au nom d'une élite de Jeunes, alors que le Pays traverse une période des plus critiques et des plus douloureuses, à tous points de vues. Tout dévoué et tout aff.nné ancien et fidèle ami, Ton ]. Trèves, C.