Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

138 Quelques lettres de !'Abbé Joseph Trèves QUARANTE-QUATRIÈME LETTRE. Pour et éviter et dépister la censure, la correspondance doit passer via Suisse. La " Maison brûle n dit M. Trèves qui paye de personne pour éteindre le feu. Les pompiers sur place faisant défaut, il lance un appel pressant aux émigrés pour avoir du se­ cours. Tout idéaliste qu'il est, il suggère les moyens pratiques pour l'obtenir. Suivent quelques nouvelles locales qui m'intéressent : la fin du Chan. Noussan, l'Académie St. Anselme, les publications de mon vieil Archiprêtre Bérard et autres. Il se fait peut-être un peu trop d'illusion sur l'appo�·t que les jeunes peuvent fournir à la Cause. Aoste, ce 28 juillet 1 93 1 Mon bien cher Ami Gorret, J'ai passé, je te l'avoue, des moments de transe touchant l'ex­ pédition et impostation de ma 1 rc missive « Hispania docet » et de l'« Etat Valdôtain Fédéré » . Mais, non, grâce à Di:eu, j 'ai eu sa­ medi passé 25 c. la certitude que tout est allé bien. Dieu soit béni ! Je t'ai écrit une 2e missive dont l'expédition a fort retardé. Pa­ tience ! Il faut que je fasse comme je peux et attendre toujours une occasion amicale propice. Elle te conviait, celle-ci, à la fondation aussi prompte et solide que possible du Groupe Américain ( Etats-Unis et Canada ) soit Amé­ rique du Nord. Voici en ce jour une 3e missive que tu voudras bien me pardonner, certes. J 'ai l'air de te tailonner et même persécuter en t'affligeant ou plutôt en t'infligeant coup sur coup la peine et la pénitence de lire 3 lettres les unes plus longues que les autres. Mais, veuille bien con­ sidérer, mon cher, que ici, au Pays : « la Maison brûle ! » et alors, il semble fort pardonnable de crier: « Au secours ! » auprès des âmes courageuses, des coeurs généreux et des amis de bonne, forte, indomp­ table volonté ! Tel que je retiens et te retiendrai toujours toi-même. Aujourd'hui je t'écris pour solliciter humblement mais avec une confiance entière ton secours et appui financier, tout fraternel, persua­ dé que tu nous l'accordes toto corde. Avant de tendre la main, il faut commencer par faire soi-même

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