Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de !'Abbé Joseph Trèves 151 Mais lutter pour le vrai, pour le juste, le bon et cela ouverte­ ment, à visière levée, ah ! va ! mon cher, c'est beau ! ça fait du bien ! ça vous fortifie et vous trempe et vous rend presque invin­ cible, du moins imprenable ! J'aurai toujours la nostalgie de ces an­ nées de combatJs, de propagandes de tout:es sortes, de randonnées valdôtaines, du jour et de la nuit, par monts et par vaux ! Ah ! mes inoubliables 1 4 années de séjour libre et indépendant à mon ruid al­ pestre de Promiod ! Longtemps, l'on m'a classifié - sera-ce dûment ? - dans le « reparto agitati » . Mais c'est fini. Plus possible. Je deviens de plus en plus casanier, à cause de mes infirmités léguées par trois sciati­ ques successives causées par une vie excessivement sédentaire et même quelque peu . . . sybaritique ! Ma:i1s ma place au « reparto esaltati » risque d'être immuable. Ça est dans le sang et ne se corrige pas ! Et d'exalté de cet<te trempe et de ce cachet, hélas ! je me trou­ ve vraiment seul de mon espèce; alors que vu la grandeur et la ru­ desse de la besogne à abattre, j 'en voudrais pour ma part - fais bien excuse, mon cher - 50 ou mieux 1 50 ! Mais, désir vain. Pardon, bien cher Gorret ( preuve évidente de sénilité et tant que je pouvais marcher et courir à mon aise, jamais pareille idée ne m'était venue ) , je le vois très clairement, je m'achemine depuis quel­ que temps à devenir un Collectionneur passionné de Livres Valdô­ tains - et si cela m'était un brin possible - de toutes les Publi­ cations de notre Littérature Valdôtaine entière, mais tout spéciale­ ment de tous nos Journaux Valdôtains ( 43 parus à tout ce jour, me dit l'historien fort compétent, l'excellent ami, frère d'armes et de combat, M. le Curé de St-Etienne l'Abbé Durand ) . A eux seuls ils constituent un mare magnum, une formidable Collection - des plus difficiles à recueillir ( je viens trop tard et le dernier ! ) , une vraie Bibliothèque - mais des plus précieuses pour !'Histoire con­ temporaine ( celle que nous ignorons le plus ) et des plus intéressantes à lire et à feuilleter quand mon travail de Collectionneur sera un peu plus avancé et que j 'aurai un peu plus de loisir, si Dieu me prête vie et santé. Voilà donc, mon très cher Pierre Gorret, que ton si gentil ca­ deau du Recueil complet de tes Bulletins paroissiaux vient vraiment

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