Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret
152 Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves à point. Ça comble une lacune qui, pour moi était fort regrettable, crois-le ! Certes, tu m'as envoyé antécédemment - très régulièrement je pense __, tes Bullevins ou Relations annuelles. Mais, hélas ! bien pardon ! moi, lancé dans Dieu sait combien de propagandes et ini tiatives diverses ( avec 3 fois les gendarmes à mes trousses, durant mes 1 0 années de curé à Prorniod - la dernière fois très sérieuse ment à cause de notre bien aimée « Jeune Vallée d'Aoste » d'antan et même de ce cher et inoffensif Chansonnier que tu as bien voulu agréer comme souvenir gentil et joyeux de l 'inoubliable Vallée d'Aos te - n'étant pas Collectionneur - tout en les estimant beaucoup, je les ai égarés, à mon sincère regret actuel. Aie donc bien la bonté, si possible, de m'en renouveler l 'envoi indulgemment. Même, si pos sible, envoie-moi tout ce que tu as publié là bas, durant tes 1 5 ans de vie américaine, même les choses les plus modestes . Je te prie de croire que j 'y tiens beaucoup. Et à l'avance, un chaud merci de ta bonté et attention pour le tout novice - quoique déjà fort grison nant - Collectionneur de notre si variée et riche - mais par trop dédaignée et oubliée - Littérature Valdôtaine. Merci aussi de la charmante et touchante poésie canadienne in cluse. Impossible hélas ! de la publier dans notre « Revue » . J 'en viens maintenant au point capital e t essentiel de t a chère missive : « Je pense sérieusement à me retirer dans un prochain a venir » . Tu as cent fois raison, bien cher Ami . Retire-toi et au plus vite. Déjà dès l'année prochaine, si possible. Dans deux à trois ans - au plus tard - infailliblement ! « La voix de la terre natale m'attire toujours mais je ne sais si l'écouter ou non » ajoutes-tu. Certes, mon cher, rien de plus juste, de plus beau, de plus ho norable ni non plus de plus satisfaisant pour l 'esprit, le coeur, l'âme, que d'écouter filialement cette voix de la Terre natale - toujours fidèle - d 'y passer ta retraite honorable et si méritée, de lui consa crer encore tes énergies et d'y terminer tes jours que, je suis per suadé, par la grâce de Dieu, ici au climat natal, au calme et repos re latif de nos pays valdôtains, grâce aussi à cette heureuse longévité héréditaire dans ta famille et j 'ajouterais, dans ton Pays, seront bien longs encore, pour le plus grand bien de la Religion et du Pays, pour ton mérite aussi, satisfaction et honneur.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=