Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de !'Abbé Joseph Trèves 49 disons, si tu peux lui accoler Mgr Besson pour l'époque dite barbare, tant mieux. Sinon, qu'il fasse seulement lui. Parfois le mieux est l'ennemi du bien ! Il ne faut pas trop attendre . Lui, qu'il donne ce qu'il a, et il doit déjà avoir passablement même sur ces époques obscures . Puis vient la féodalité et le moyen âge proprement dit. Ici il est maître passé . Toutes ces fameuses maisons nobles valdôtaines, nos vieilles institutions d'autrefois, il possède tout cela à la pointe des doigts. Il dira « Il me manque encore ceci ! il faudrait encore trouver cela ! ». Dans tout travail important, à plus forte raison en histoire, il manque toujours quelque chose. Si l'on veut attendre qu'on ait déjà tout pour commencer, on ne fera jamais rien . C 'est évident cela . Lui, qu'il donne ce qu'il a ! Qu'on l'aide à donner ce qu'il a. Voilà l 'essentiel ! Nous ne demandons pas de plus. Mais cela nous le demandons, nous l'exigeons ! Et nous en a­ vons le droit, je dis plus et mieux, nous en avons le devoir, par amom, pour la Religion et pour le bien et l'honneur du pays et aussi pour son propre honneur et sa propre satisfaction. C'est sa meilleure ré­ ponse aux dernières insultes platéales publiques de ce charlatan de Solero qui pousse l'outrecuidance, lui, usurier forcené et faussaire convaincu, jusqu'à parler d'esprit évangélique ! ? ! Mais laissons-ça. Guarda e passa. Nous, sauvons notre passé de la ruine par le relè­ vement de l 'Académie et en obligeant M. Frutaz à nous donner cette Histoire Valdôtaine universellement réclamée et en l'y aidant de notre mieux . Puis chacun selon ses goûts et ses aptitudes, nous travaillerons et nous construirons, en nous spécialisant, oui, mais en nous aidant fraternellement . Même après l'Histoire de M. Frutaz, le travail historique à fout·· nir sera encore si grand que notre vie entière ne saura y suffire ! Cher Gorret, j 'attends, à l'avance, avec impatience, trépidation et amour le résultat de ton acte patriotico-historique . C'est là notre campagne Trento et Trieste valdôtaine. Fais en sorte, toi, notre Ca­ dorna, de nous guider à la victoire . Je t 'en prie, écris-moi au plus tôt. Tuus Trèves, r .

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