Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves 65 VINGT-QUATRIÈME LETTRE. Après quelques paroles d'encouragement à son ami qui se trouve déjà en première ligne, le Recteur lui donne des nouvelles locales. Sa critique sur le comportement de Frutaz est plutôt sé­ vère. Deux tempéraments aux antipodes : l'un bouillant propa­ gandiste, l'autre historien positif. Bien mérité l'éloge de Henry. Quant à la compilation de l'Histoire militaire des V aldôtains (ex­ cellente idée ! ) , les tranchées du front ne sont pas le milieu le plus approprié pour y mettre la main. Et tandis que la guerre fait ses ravages, lui fait la propagande de l'Evangile. à la hâte Promiod, ce 22 ma1 1 9 1 6 Cher Ami, Merci pour ta carte affectueuse. Je l'attendais ! Nous avons dé­ jà suffisamment, ce semble, combattu côte à côte, pour plus d'une noble cause, pour que nos esprits et plus encore nos coeurs restent sincèrement unis, n'est-il pas vrai, Gorret ? Et quelque chose me dit que tu reviendras, oui, tu reviendras cer­ tainement ! et nous combattrons encore, plus serrés encore et plus te­ naces et plus sûrs, aguerris par la rude expérience du passé. Certes, qui aurait cru que tu aurais dû escalader ainsi les gla­ ciers et les pics du Trentin, et à cette saison, il y a 1 an seulement en arrière ? Le coeur et l'âme à Dieu ! Gorret, la volonté et l'oeil à ton devoir, oui, mais aussi à ta conservation personnelle ! On dit : il est beau de mourir pour la Patrie. Moi je dis : il est encore plus beau de vivre pour la Patrie ! - Certes oui ! Envers et contre tous et contre tout, Gorret, sois tetragono et nourds dans ton coeur une confiance en toi et, avant en Dieu, inébranlable ! C'est ça qui soutient et qui fait vivre en tous lieux et toujours . Maintenant, passons aux nouvelles . Tu sais, un de nos soucis et de nos amours c'est cette pauvre Académie de St. Anselme. Il te faut absolument écrire à Lale pour

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