Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

72 Quelques lettres de !'Abbé Joseph Trèves 6° ) Merci pour tes paroles bienveillantes et encourageantes touchant mon tout petit, -minime -, 1er ourson historique émarésot. Le noyer dans un Ruisseau désséché depuis trois siècles et plus, tu le comprends , n'est pas chose si aisée que cela. Pourtant c'est là mon 1er essai. Puisque nous sommes en thème, si modeste soit-il, de travaux historiques valdôtains, permets-moi Gorret, de venir bien humblement mais très vivement et très fraternellement te renouveler l'instante prière de prendre toi en main la Direction de ces « Annales Militaires Valdôtaines » qui nous font complètement défaut et dont tu sentiras, toi officier alpin sur le front, vivement, la beauté, l'im­ portance, la nécessité ! Comme � . Histoire militaire » que je sache, nous n'avons rien jusqu'ici ! Pourtant nous sommes bafoués de tous côtés, nous les cretini par antonomase de l'Italie entière. N'est-il pas juste, doveroso même de nous relever à nos propres yeux et aux yeux de la Nation entière, la vérité à la main, en dérou­ lant sous les yeux du public valdôtain, piémontais, italien, européen, les Fastes de notre Histoire militaire ? Nous avons eu de belles fi­ gures d'officiers, de capitaines, de colonels et même de généraux . Le concours apporté par la Vallée aux guerres de l'Indépen­ dance, à celles de Napoléon, aux guerres antérieures, je ne le crois pas si digne d'oubli que cela, moins encore de mépris ! Mais n'est-ce pas à nous à soulever ce voile qui couvre toutes nos gloires militaires, à faire revivre, à évoquer les soldats passés, à narrer et fixer les présents, à déposer ce laurier glorieux sur le front maternel de notre chère Patrie Valdôtaine ? Voulons-nous attendre qu'un étran­ ger, un Tibaldi redivivo, ou même un anticlérical le fasse, soit, le profane ? Absit .' Donc, brave Gorret, je t'en supplie, dans tes moments de loisir, étudie la chose, vois comment organiser cet immense travail . Je ne puis ici descendre dans des détails mais, je t'en prie, ne rejette pas au loin cette idée. Elle ne me semble ni irréalisable, ni inféconde. ni banale ! 7° ) Bibliothèque St. Jacquême. Tu sais, Gorret , il était ques­ tion de fusion avec la Bibliothèque Sociale du Dock. Mais Jaccod,