Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves Pierre Gorret

78 Quelques lettres de l'Abbé Joseph Trèves VINGT-NEUVIÈME LETTRE. La fin de la guerre et mon départ pour l'Amérique en quali­ té de missionnaire Scalabrinien pour les émigrés italiens dans les Etats Unis ont interrompu nos relations épistolaires pour près de 4 ans. Entre-temps la situation a bien changé dans la Vallée. M. Trèves, toujours désireux de tout savoir, veut des informations sur mon nouveau milieu. En même temps il me renseigne ample­ ment sur les amis laissés au pays, sur l'histoire de nos paroisses, sur la question des Ecoles, sur ses projets de publications et ses embarras pécuniaires. à la hâte Promiod, ce 28 avril 1 9 2 1 Mon cher Gorret, Ton long silence semblerait un peu de l'oubli à mon égard. Mais au fond je crois qu'il n'en est rien. Tout comme cette lettre te prouve mon attachement pour toi toujours memore et affectueux ! Laisse donc qu'à travers !'Océan qui nous sépare je vienne causer un instant avec toi . 1°) Missionnaire ! J'entends dire qu'il te va très bien, que tu es content de ta po­ sition nouvelle et que tu as énormément du travail . Je me réjouis sincèrement avec toi de tout cela. Remercions-en le Seigneur ! Es-tu professeur ? Directeur d'Ecoles ou d'institut ou Vicaire ou à la tête ou bien Secrétaire d'un bureau d'Emigration, ou bien un peu de tout cela ? Quelle race d'Emigrants italiens prédomine auprès de toi ? Se font-ils un peu honneur ? Cette émigration italienne américaine est­ elle sérieuse ou bien légère et inconstante comme la suisse ou la française ? As-tu quelque émigré valdôtain ? L'américain méprise-t-il les valdôtains, les italiens ? Que dis-tu de !'Américain ? race anglaise, irlandaise, allemande ? Un amalgame réussi ou non ? Vrai, j 'aimerais avoir de toi en quelques pennellate une idée un peu exacte de ces choses-là.

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