Une injustice, la suppression des écoles de hameau
-9 en prie, pour nous Valdôtains, élevés, grâces à Dieu , dans de pures et fortes traditions de foi et de patriotisme, l'école n'est pas - seulement l'endroit où l'on va apprendre à lire, écrire, compter afin de se débrouiller dans la vie. C'est encore en plus, et je dirais tout autant, un foyer d'instruction religieuse, de formation mo rale chrétienne, d'éducation familiale, so ciale, civique. Et c'est cette éducation complète, sérieuse et solide qui, à l'école: forme l'esprit, le cœur et la volonté de l'enfant à aimer la vérité et la justice, à craindre et à servir Dieu, à aimer les parents et la famille, à être honnête et pur, à avoir horreur du vol, du mensonge, de la paresse, du vice, à traiter le pro chain comme un frère et à se dévouer pour le bien inséparable de la Religion et du Pays ; oui, c'est cette solide éduca tion là - le plus précieux de tous les biens - que nous, Valdôtains, nous ap précions avant tout à l'éco'le. , Or, supprimer l'école dans un hameau, c'est supprimer ce merveilleux moyen d'élévation morale, c'est - éteindre cette source providentielle d ' éducation chré tienne et sociale, c'est dépouiller les en fants - à tout jamais - de cet inesti mable bienfait. Quelle génération nous sortira-t-il de ces hameaux qùi ont l'école supprimée et anéantie ? Creusez, s'il vous plait; la chose un peu à fond et vou , s conviendrez avec , nous sans peine que supprimer nos éco les de hameau c'est commettre une abo mination qui révolte, qui fait horreur 1 III. Un affront sanglant La suppression de nos écoles de ha meau n'est pas seulement une nouvelle iniquité sociale des plus criantes, elle est j de plus un affront des plus sanglants in fligé à nos pacifiques et laborieux mon tagnards. En effet, c'est comme leur dire : Vous, vous , · n ' avez pas droit à l ' instruction. Vous, vous ne méritez pas l'école. Res tez ignorants toute votre vie ! Supprimer l'école à un hameau, c'est rejeter ses habitants hors du consorce civil et les . replonger forcément dans la barbarie. C ' est ne plus les regarder comme citoyens que pour . payer des im pôts, chaque jour plus durs et plus écra sants. * * * A qui cet affront suprême de l'igno rance complète et forcée ? A des familles irréprochables de cal mes et rudes travailleurs qui possédaient de père en fils leur propre école à eux , là, au milieu de leur gai village alpestre, cela depuis 50, So et même IOO ans, et parfois même depuis 1 50 ans, quand leur école n'est pas déjà - rarement, c'est vrai - de date presque deux fois cen tenaire. De générations en générations ils ont été élevés dans son humble et féconde enceinte. Ils y ont puisé le sentiment d'un vrai culte pour l'instruction et l'é ducation de leurs enfants. Leur école de hameau est leur · honneur, leur gloi�e et leur amour.
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