Une injustice, la suppression des écoles de hameau
complètement sUffi à elle"même. Aussi a-t-il été jusque-là, parmi nous, le règne le plus fier, le plus glorieux et le plus fécond de la plus entière et complète li berté d'enseignement. Mais nous devons savoir qu'à cette date, soit vers l'an r 850, presque toutes nos écoles de hameau étaient fondées, Le nombre des écoles de village, venues postérieurement, est absolument minime et insignifiant. Et ces écoles ont été fondées par qui ? En considérant leur fondation d'une ma nière générale et grosso · modo, cet acte éclairé, ' �e foi et de civilisation valdô taines, se présente à nous sous trois for mes différentes. Le tiers de ces écoles a été fondé par un bienfaiteur particulier lequel est assez souvent un prêtre, ordinairement curé de la paroisse . • L'autre tiers doit direc tement _ son origine à des institutions re" ligieuses locales, très souvent sacrifiées complètement par l'autorité ecclésiasti- • que pour donner le jour à l'école : an ciennes confréries, leg� pieux des an cêtres ou bien revenus des c _ hapelles. Le dernier tiers de nos écoles de village doit son existence à une souscription li bre et spontanée de leurs propres habi tants qui s'instruisent entièrement à la sueur de leur propre front. Il est très rare lè cas où ces écoles doivent leur naissance à la commune. Il arrive même, plus d'une fois, qu'à travers les années ces trois · formes de fondations _ se superposent pour se fon dre ensuite, je dirai, en une seule. Donc nous le voyons, et le fait est évident comme le soleil, toutes nos éco les de hameau doivent leur existence à �a plus pure initiative privée locale. Ins- l I titutions merveilleuses de modestie et de simplicité, mais aussi de sérieux, de sta bilité et de praticité, nos écoles villa geoises �nt possédé - combien . de fois pendant de longues générations - leurs fonds à elles, administrés par une caisse particulière à elles. Certes, ces fonds scolaires constitués de la sorte sont dignes du plus grand respect, que dis-je, vénérables à tous les titres : legs sacré et intangible transmis de génération en génération jusqu'à nous. Grâce à eux une instruction pey or dinaire et digne d'estime, accompagnée d'une forte éducation religieuse, sociale et civique ont fleuri d'un coin à l'autre de la Valiée d'Aoste jusque dans les hameaux les plus �cartés et ont placé - · en fait d'instruction - · notre pays pauvre et montagneux à la tête de l'I talie entière! . Mettre la main sur ces fonds n'est-ce pas commettre une espèce de vol sacri lège et un acte de barbare vandalisme ? Eh bien ! il s'est trouvé en Italie un Gouvernement, qui a osé s'intituler libé ral, lequel, feignant la générosité, com mence d'abord par porter les revenus de · ces fonds à 200 francs par an, puis à 500 francs, puis un triste jour - oh ! des plus noirs pour l'Histoire de notre Vallée ! - lui, qui aurait dû l'aimer et l _ a protéger ç:omme un père, il vous sup prime; d'un barbare trait de plùme, l'inno cente école maternellement bienfaisante. Impie Caïn moderne, il vous la tue ! et en la tuant il en emporte, comme un larron infâme, les pauvres et vénérables dépouilles ! En vérité, nous le déclarons, rarement Gouvernement a perpétré un .fo1:fait plus odieux;
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