Une injustice, la suppression des écoles de hameau

-i5- leur « Salle d'asile » , et celle-ci toujours au village chef-lieu encore. Et toute ces écoles enfantines reçoi­ vent les bambins dès l'âge de 3 ans et rendent les services les plus précieux. Allez donc exiger du pauvre petit ha­ meau qu'il se crée une salle d'asile, a­ veugles que vous êtes ! Seulement, sous le régime de l'école libre valdôtaine, les tout petits fréquen­ taient l'école du village qui leur ouvrait ses portes maternellement. Et celui qui trace ces lignes se rappelle fort bien d'a­ voir été conduit, dès l'âge de trois ans, par une bonne sœur plus grandelette, et reçu très maternellement à son école de ha­ meau. Et il en revenait 1. la maison heureux et fier ! _ Maintenant, comptez-nous le nombre de tous ces pauvres petits exclus de l'école, de 4 à 6 ans. Cela fait un chiffre respectable dans nos hameaux aux - fa­ milles, grâce à Dieu, ordinairement nombreuses. * * * Et si jamais - cas rare - ils sont admis par quelque institutrices dévouée, digne en cela de toute notre reconnais­ sance, ils ne doivent toutefois nullement figurer sur la liste officielle des élèves. Ils sont des indignes, ces petits, des intrus ! � Donc, de ce fait, première soustraction d'enfants à nos écoles de hameaux. * * * La presque totalité de ncis écoles de hameau s ' arrêtent à la 3 me élémentaire. Ils y sont rivés comme à une chaîne de galériens. Autre forme encore d'ignorance _ obliga­ toire! Mais pour les enfants de nos campa­ gnes, de nos montagnes - bien plus é­ veillés que des langues étrangères, igno­ rantes et jalouses voudraient le faire croire - combien d ' années faudra-t-il pour achever cette misérable troisième élé­ mentaire vu le temps limité de ces petites écoles .P Rarement 6 ans, grand Dieu ! Quatre à cinq ans suffisent, quand ce n'est pas quelquefois même trois ans. Or, l'examen de 3 ° passé avec succès, ils sont bravement promus à la 4 6 élé­ menfaire et par _ conséquent exclus de nouveau de l'école et impitoyablement, tou­ jours de par la même loi appliqüée aux écoles de Turin et de Rome, où, après tout le cours élémentaire complet, se pré­ sentent à la commodité des enfants et les écoles secondaires des collèges et les Instituts techniques, et ensuite les �coles supéneures et nos Universités. Donc, nos enfants des hameaux sont barbarement chassés de l'école à 1 2 ans, à 10 ans, quelques-uns à 9 ans ! Ils ont été promus, je vous le répète, à la 4 • élémentaire qu'ils devront aller chercher au loin, là où ils peuvent, si tant est qu'ils le -peuvent ! Mais sous le �égime béni de l'ancienne école libre valdôtaine, il n'y avait au­ cune limite à l'instruction à donner aux · enfants. L'Instituteur dévoué donnait de cœur tou � ce . qu'il pouvait. Et, la plupart du temps, dans l'école du plus modeste de nos hameaux reculés de la montagne, on enseignait et apprenait ce qu'on ap­ prend maintenant, pour certaines matières du moins, à la 5• et 6° élémentaire de nos bourgades et de nos villes. Aussi, et quelle bénédiction ! on ne quittait jamais l'école du hameau avant les 1 4 à 1 5 ans accomplis. Souvent mê-

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