Une injustice, la suppression des écoles de hameau

- 16 - me on la fréquentait avec le plus grand profit jusqu'aux . 1 6 et 1 7 ans et même parfois au-delà. C'est la pure vérité que nous disons-là! Mais de ce chef, comptez, de grâce, la seconde énorme soustraction d'enfants aux écoles de hameau que fait le trois fois inique régime scolaire actuel. De sorte que nous pouvons affirmer sans crainte : 1° que toujours le nombre , des élèves actuels de nos écoles de vil­ lage est de par la loi scolaire forcément diminué de la moitié ; 2° que, règle gé­ nérale, ce nombre résulte diminué des deux tiers, toujours d'après la même loi; · qui, appliquée à nos hameaux, est une véritable aberration et un - e barbare igno­ minie! Ainsi là où les listes scolaires officielles port�nt actuellement ' pour nos hameaux 1 o élèves, la même école, sous le régime libre valdôtain en comptait 30 ; mainte­ nant 8, 6, 5, 4, 3, l'ancienne école en possédait 2 4, 1 8, 1 5, 1 2 , 9 ! Et par charité, nous vous en prions, amis lecteurs, �e venez pas nous repro­ cher de vous présenter ici des considé­ rations toutes simples et de vous porter des chiffres arides. Dans ce travail modeste, mais con­ vaincu, nous le déclarons une fois pour toutes, nous n ' e n t e n d o n s nullement faire ' œuvre de littérature - chose au. dessus de nos forces - ni moins en- core œuv,re de roman - chose détesta­ ble! mais simplement œuvre de vérité et de justice. Nous voulons défendre les droits sacro­ saints de nos enfants - des , écoles sup­ primées des hameaux - à l'instruction et à l'éducation chrétienne, sociale et ' ci­ vique, et dénoncer ouvertement la criante injustice dont ils sont les plus inno­ centes victimes - à l'opi nion publique valdôlaine et · même de toute l'Italie, si possible. Tandis que nous poursuivons notre petite étude sur les écoles v ' aldôtaines nous tenons à déclarer que notre étude continuée avec loyauté · et conscience, porte uniquement sur les écoles sup­ primées à tout l'e 31 octobre 1 9 2 2 . Cette suppression revêt un caractère d'autant plus odieux, que, non seulement ces écoles ont été fermées, mais que leurs fonds ancestraux ont été détournés et employés ailleurs, tellement que ces pau­ vres écoles de hameaux ont été vraiment anéanties et arrachées jusque dans leurs dernières et plus profondes racines. Maintenant si quelqu'un s'avisait de nous demander le nombre exact d'écoles supprimées de ce genre, c'est avec un très vif regret que . nous nous verrions obligés, pour le rrioment, de lui dire 9ue nous en ignorons le chiffre précis. Mais, · dès ce jour, nous croyons pouvoir af­ firmer sans crainte qu'il est bien plus grand qu'on ne se l'imagine commun � ment, Il surpasse certainement la cin­ quantaine. Peut-être même approche-t-il de la centaine ! , Pour vous en faire une idée voici un exemple significatif. S e u leme n t dans quatre c omm un e s du ma n d eme n t de Châtillon nous comptons dix écoles sup­ primées. A Châtillon, trois! A Verra­ yes, trois! A Torgnon, deux! A Ema­ rèse, deux; /' Dix suppressions ____:_ _ avec détourne­ ment de fonds! - d'écoles de villages dans seulement quatre communes valdô­ taines ; dites-donc, n ' est-ce pas là un chiffre impressionnant ?

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