Une injustice, la suppression des écoles de hameau

modèle de vertus sociales et c1v1ques, qui est toujou , rs et partout le grand sa­ crifié. Parce qu'il' remplit en silence et en toute modestie et simplicité sa fonction . s o ci<i;le et primordiale de nourricier et de réserve suprême de - l'humanité, lui ?t 'est compté pour rien. _ !,.es droits les plus élémentaires � l'instruction primaire de ses enfants robustes, simples et bons - · les futurs, premiers et plus vaillants sol­ dats de la Patrie ! - ses droits à l'ins­ truction primaire, disons-nous, sont mé� connus et foulés aux pieds le plus indi- . gnement du _ inonde t _ Le · , hameau i:i'a pas de droits. Il n'a que des devoirs. . J;,e pauvre petit h _ anieau écarté n'est rien ! Rasons son école · au sol. Anéantissons chez lui ce foyer de )umière e� de force, de civilisqtion et d'honneur. . A lui l'ignorance la plus crasse ! Eri plein },'- Xe siècle , replongeons-le dans la barbarie ! • * * * « Mais, n'avons-nous pas placé .là-bas 11ne 4e éléméntaire ? ,n' avons-nous pas doté le yillage chef-lieu " d'une 5e ei: 6e ? Vous devez appl a u . dir à un sï beau pro­ grès et remercier ! · » Oh ! oµi, vraiment. Un magnifique progrès.... calabrais, le progrès ... . _ de la · plus complète ignorance 'obligatoire pour notre trois fois malheu­ reux hame�u dépouillé ae son école an­ cestrale ! Car enfin, que nous importe à nous, pères et mères de . famille, votre · école . de 4e ou " même de 2 4e élémentaire pla­ cée là-bas, si - les chemins en sori ' t im� praticables dans la mauvaise sais _ on, qui 2 I chez ' nous, pays de montagne, est tou­ j ours longue, très longue? Et, quand les beaux jours viennent et que les routes sont ouvertes et sûres, · entre aller et retour, c'est toujours r /2 heure, r heure, quand ce n ' est pas · . 2 heures · de chemin que nos pauvres en­ fants se voient condamnés à faire, ma­ tin et soir, - pour _ aller recevoir au loin --:· oh ! combien loin ! _ - avec toutes sortes de dangers pour le corps et pour l'âme, le . pain d� l'instruètion primaire in.dispensable à la vie, pain qu'ils rece­ vaient auparavant avec tant de bonheur - et de profit daris la modeste école de leur - hameau natal chéri. Que nous importe à nous _ c e tte · 5e et 6e ou mê�� 36e 'él�mentaire du village chef-lieu, si cette école est tellement é­ loignée que nos � nfa�ts n'y _ pourront j amaii:: porter les pieds ! . Voulez-vous donc que · nous, pauvres gens, pour faire fréquenter la 4e élé­ meqtaire ou même la · 5e et ôe à nos en­ fants nous soyons obligés de · sortir . 500, 800 - , r 006 frs. par tête pour les placer en pension dans ce viilage privilégié et et qùe nous dépensions pour leur faire faire le cours élémentaire, tout comme pour les placer au Collège à Aoste' ?_ Et ' dire que, grâce à · Dieu, nos mai­ sons sont pleines d'enfants. ' C'est là la fortune des · pauvres et leur honneur. Et _ . c'e _ st pour 6, 8 , r o enfants de la même famille qu'il f_audrait .sortir ces sommes fabuleuses ! Où les trouver? Pour les riches qui peuvent s'a . ccorder cette satisfaction, leu _ r supprimer 1-'école de hameau, c'est _ une injustice grave, mais pour nous pauvres gens, c'est une iniquité qui n'a pas · de nom !

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=