Une injustice, la suppression des écoles de hameau

- . 23 - main, la cigarette · à la bouche, j ouir de l'air vif et fortifiant et de la vie simple et paisible de nos villages montagnards et des frais qmbrages de nos forêts sé­ culaires. Et enchantées, elles s'écrient : « Quel séjour délicieux ! » Venez visiter nos hameaux valdôtains en décembre, s'il vous plait, Messieurs, en janvier, · au cœur de la saison hiver­ nale, venez-y même aux premiers mois du printBmps et vous trouverez qu'en montagne surtout, même la plus modeste · �cole placée à dix minutes d'une autre, oui, à un seul kilomètre de distance, est absolun;ient à sa place et a parfaitement · s a • raison d'être. Vous constaterez de visu et vous pro­ clamerez alors vous-niêmes loyalement et avec conviction que cette toute petite institution scolaire - vouée à . la mort par votre bureaucratie aveugle et incons­ ciente - est indispensable, pr9videntielle et d'une nécessité sacrée pour l'instruction et l'éducat'io� des enfants de ce groupe alpestre de familles tout aussi respectables et tout aussi italiennes que les familles de Turin et de Rome ! Les chemins ordinairement en vive glace, la neige tombant frfSquemment et en grande guantité, la tol!rmente de la montagne nivelant toutes les routés et accumulant cette neige en masses énor­ mes, le tout accompagné des rafales cin­ glantes et aveuglantes d'un vent violent et glacial, tout cela rend les communi­ cations, entre nos hameaux alpestres, da�gereuses la plupart du temps, souvent très difficiles, même pour les gaillards et les lurons de 20 ans et parfois . même impossibles pour tous ; . à tel point que pour quelques jours le pauvre ham . eau montagnard se trouve bloqué par la hau­ te neige et comme isolé du reste du monde. Et par . ces chemins hivernaux, absolu­ ment impraticables les trois quarts du . temps pour la gent écolière, vous vou­ lez que nos enfants aillent fréquent � r l 'école du hameau que vous, Mes�ieurs les bureaucrates gouvernementaux, appe­ lez voisins, mais que n()US, qui l'habitons l'anr�ée entière, constatons impossible à atte _ inr:lre ? Et vous avez le triste courage . d'imposer ce supplice à des petits enfants · de r o ans, de 8 ans, de _ 6 ans ! " C'est vouloir les vouer à toutes sortes de dangers, de souffrances, de maladies et de misères, quand ce n'est pas à une mort certaine: Barbares ! Sans compter que durant bien des se­ maines et même des meis entiers, c'est demat1der à ces tendres créatures l ' im­ possibilité - radicale et absolue. Aveugles ! * * * Faites-vous ainsi vous, aimables Mes­ sieurs, pour . vos enfants à vous, pour les enfants des villes ? A eux, à tout prix, vous leur procu­ rez une école bien proche, la plus . com­ mode et la plus · accessible possible, en toute saisoii, oui, une école là sous l a main, bien à côté de votre demeure. Et vos enfants vous les envoyez à cette é­ cole bien emmantelés, · gantés, chargés de fourrures, emmaillottés comme des poupées. . Pourquoi ? pour que la moin­ dre froidure, la moindre indisposition ne les a,tte - ign e pas et pour les préserver · de tout danger, · Vos enfants des cités ! ils sont - les prh

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=