Une injustice, la suppression des écoles de hameau

Et, certes, tout cela est parfaitement juste. Mais ce que nous trouvons iniquement injuste, oui, de ces injustices noires qui, d'après le langage même de l'Ecriture, crient vengeance, c'est de \ioir qu'une . seule classe de la société fait exception, est exclue, dans certains cas, de l'instruc­ tion même la plus élémentaire, mise au ban de la civilisation et refoulée indigne­ ment vers la barbarie ; nous voulons di­ re la classe des can]pagnards. En effet, qui e�t frappé par cette sup­ pression d'écoles primaires ? qui est dé­ pouillé ? qui est méprisé et foulé aux pieds ? Le seul enfan . t de nos campagnes et de nos montagnes, . l'enfant du hameau. l'enfai:lt du paysan ! * * * Paysan ! Nous prononcer9ns toujours ce nom avec respect et amom:. Le paysan, homme du pays, incarne et perpétue le pays. Le pay_san forme, après le Clergé; la claise la plus ordonnée, la plus sériense, / la plus fermement fidèle à son devoir so­ cial, de la nation entière. Lui travaille normalement de 1 2 à 14 heures par jour et même 1 6, 1 8, 2 o heures, s'il le îaut: Pourtant · chez lui, jamais de grèves ! jamais de révolutions ! Tandis que, · dans les villes, la · classe ouvrière surtout et µl�me parfois celle des employés publics - p<J.yés ceux-ci aux frais de tous - pour le moindre incon­ vénient, pour la plus petite bagatelle vous abandonnent là, de gaîté de cœur, leur . travail, leur service public ! Sain, honnête, morigéné, lui va très . r�rement en prison, peuplées les trois quarts du temps - · aux frais de tous encore - par les habitants des villes. Le paysan est le , premier soldat et le plus ferme soutien de la patrie. Il a pour son sol qu'il arrose chaque jour de ses sueurs un attachement inviolable. Survient-il un cataclysme national, ' un Le pay9an représente la classe la pins , nombreuse, la classe fondamentale de la épouvantable tremblement de terre ou bien une vaste révolte populaire ? nation. Le · paysan cultive · 1e sol de la patrie et est seul par _ là, de par Dieu, le père nourricier de la société et de l'humanité entière. Tous, à ce seul. titre, doivent s'incliner devant lui et lui dire avec le poète pa­ triote français Déroulède : Paysan! Pt1:fsan, mon père, Merci du pain quqtidien / Sans les rudes sueurs obscures, mais les plus fécondes de son front, Ie monde deviendrait immédiatement le plus vaste et le plus terrifiant deg cimetières. On lève immédiatement des classes. Et le fils du paysan quitte sa charrue · et son bâton : de berger et répond avec em­ pressement à l'appel de la nation en lar­ mes ou en danger, Et_ le malheur est réparé et Fordre public est rétabli. Sans le soldat campagnard, montagnard, .les villes orgueillt<.uses, stériles et vaines, incapables de se défendre elles-mêmes contre les flammes dès révolutions qui s'élèvent terribles et inexorables dans leur sein égoïste, . . matérialiste et jouisseur, seraient déjà toutes du . sommet au fond de . l'Italie, un monceau de ruines. La guerre éclate ? Qui la déclare ? Lei>

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