Une injustice, la suppression des écoles de hameau

- 1 9 Jillettes, elle ira dema�der même aux toutes petitès de 7 _,- ans : Quale è il tuo amoroso P Et pour former aussi vitè que possible ses garçonnets à la dignité . et à la noble réserve chrétiennes, elle trou­ vera le temps, en pleine école, de pren­ dre le peigne, de leur arranger les che­ veux bien gentiment et à la mode, ter­ minant, il va sans dire, l' . . .éducatrice o­ pération , par des embrassements et des baisers tout autres que maternels. Il nous répugne ' , croyez-le bien, amis lecteurs, d'écrire ces - chos e s. C'est la tristesse au cœur que n . "ous le faisons, si profonde est l'estime que . nous avons pour 1a noble mission de l'enseignant chrétien et digne, que nous considérons presque comme un sacerdoce. · Mais qu e , nous n'inventons rien, au contraire que nous passons de bien pire sous un · prudent silence M. !'Inspecteur, s'il voulait être sincère, pourrait le dé­ clarer le premier, oui, M. l'Inspecteur à qui nous rendons très loyalement et très publiquement ici l'éloge d'avoirtoujours - sur ce point - travaillé avec zèle et énergie à sauvegarder la dignité et la moralité de nos écoles valdôtaines. l\tfais, hélas ! hélas !. . . * * Aussi, nous l'affirmons sans .crainte : l'école actuelle de hameau plus d'une fois a fait banqueroute. Elle n ' est plus un sanctuaire, mais elle s'achemine à deve­ nir una tana ! Frappé de ce triste spectacle, un ancien syndic valdôtain de nos amis - homme des plus capables, des plus intègres et des plus clairvoyants - prononçait un jour devant nous cette grave parole : Nos écoles de hameau ! la plupart du temps ene · s fonctionnent si mal qu'il serait mieux de les fermer ! Elles ont trop peu d'élèves, oui ! · La fau. te en sera à l'insuffisance ou à l'indignité de l'enseignant qui fait le désert à l'école. Boycottage indigne. Les écoles de . hameaux suppri mées avaient trop peu d'élèves. Plus d'une fois, h _ élas ! ce n'est que trop vrai. Mais, nous venons de le cons­ tater, la cause en est au manque de sé­ rieux de l'école actuelle · qui fait le dé­ sert autour d'elle. Même, il s'est présenté, dans notre Vallée, certains cas très rares, il est vrai; grâce à Dieu, mais réels quoique inaperçus par le public distrait, et d'une gravité _ exceptionnelle, où telle Ecole de ha · meau a été combattue, boycottée, · étranglée - par. . . l'enseignant lui-même. Horreur ! · Voici comment. Une « maestrina» , d'un zèle.... ineffable pour l'instruction, est nommée pou . r régir l'école d'un - de nos petits hameaux écartés de la montagne, où la saison hivernale est des plus ri­ goureuses. Pour une citadine, pour une - méridionale surtout, \roilà une existence impossitile à supporter, une vie de ga­ l è r e , . un vrai m�rtyre ! De ce poste - pour elle, d'exil et de misère .- elle n 'en veut absolument point. Le refuser net, . cela ne lui con­ vient pas. Il lui faut le gagne-pain d'une école. Et elle perdrait sa place dans la graduatorza. , Il faut pourtant quitter à tout prix cette position intenable, mais - . . c'est entendu ! - avec tous les honneurs de la guerre.

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